Par martinestorti
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Jean-Claude Michéa présente, livre après livre, la même ligne idéologique, avec un fonctionnement intellectuel lui aussi toujours identique, où les sarcasmes, les amalgames, les manipulations se font passer pour une pensée libre. Mais il ne fait qu'arpenter en long en large et en travers des sentiers battus et rebattus, et tracés dans seul but : s’émanciper de l’émancipation.
"19 mars 1979 : j’arrive à Téhéran le jour même où la féministe américaine Kate Millett en est expulsée.Féministe et américaine, autant dire Satan au carré puisqu’elle conjugue sur sa seule personne à la fois l’« impérialisme américain » qu’elle-même réprouve et l’émancipation des femmes considérée par l’Imam Khomeiny,comme une incarnation maléfique de l’Occident..."
Mon entretien avec Amélie Quentel en ligne sur site Les Inrocks, où il est question de #MeToo, donc de la lutte contre le harcèlement, les violences, mais aussi des bêtises énoncées à son sujet, des confusions délibérément entretenues entre la séduction et le harcèlement,de la stupide opposition entre le "social" et le "sociétal", mais encore du secrétariat d'Etat à l'égalité femmes/hommes...
Entretien sur mai 68 dans 50-50 magazine
Une dilatation de l'existence, une autre manière de vivre, un autre rapport entre les êtres humains, "loin des eaux glacées du calcul égoïste"
Entretien avec Francine Sporenda sur mai 68. «Il n’y avait pas de discours féministe en 68». Bien sûr, il y avait des femmes qui participaient, qui manifestaient, qui faisaient grève, mais les organisations « gauchistes » étaient complètement à l’image de la société. Cela ne veut pas dire que, dans la manière d’être, de penser ou d’agir, on n’était pas déjà féministe!
Comment accepter de perdre ce qui s’était répandu sur la France entière, en peu de jours, ce souffle qui avait rendu la vie légère, aérienne, loin des « eaux glacées du calcul égoïste », et qui refluait aussi, comme une vague qui se retire, et qui laisse la vie d’avant revenir
Ces journées de juin 68 dont les récits de Mai ne parlent presque jamais, comme si elles n’avaient pas existé, comme si tout était rentré dans l’ordre immédiatement, alors que cela a pris du temps, syndicats, partis de gauche, pouvoirs en place devant déployer manœuvres et énergie pour briser l’élan, remettre le fleuve dans son lit.
Le « féminisme intégral » dit : « nous ne voulons pas de cette émancipation-là, car elle est libérale, anti-écolo, soumise à la science, annule la différence des sexes...»
Le « féminisme décolonial » dit : « nous ne voulons pas de cette émancipation-là car elle est blanche, néocoloniale, raciste, islamophobe… »
N’est-ce-pas s’émanciper de l’émancipation qui est dans les deux cas l’objectif ?
Par martinestorti
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Après le « nationalisme intégral » de Maurras, ou le « voile intégral » de certain-es islamistes, c’est un « osez le féminisme intégral ! » que prône la revue Limite. Quand l’anti-féminisme, voire l’ante-féminisme se déguisent en féminisme.
En 2006, j'ai publié un roman, «32 jours de mai». En plusieurs épisodes, je reprends ici des extraits qui disent, du 14 mai au 16 juin 1968, le quotidien d'une soixanthuitarde, alors étudiante en philosophie à la Sorbonne, et très engagée dans ces journées de lutte, de suspension de la vie ordinaire, d'emballement des corps, des cœurs et des âmes.
Quatrième épisode 25,26,27,28,29,30 mai