Rentrée des clashs
- épilogue – … année 2022, début de la fin ?...
Pour accéder aux épisodes précédents :
épisode 1 « les signes avant-coureurs »
épisode 3 : « l’administration réagit enfin … ou pas ... »
épisode 4 : « le coup de grâce »
épisode 5 - «… où l’on apprend que le CITIS n’est pas un arbre à fleurs jaunes ... »
épisode 6 - « l'éteignoir ... »
épisode 7 - « Parenthèse sur une importante question d’éthique... »
épisode 8 - «Annus horribilis» l’année 2021.
… Et nous voici donc, début 2022, à suivre les aventures d’un ex-enseignant, d’un ex-fonctionnaire, d’un ex- « travailleur actif » plutôt hyperactif, d'un ex « professionnel consciencieux et compétent », rendu, au gré des vicissitudes décrites dans les épisodes précédents, incapable d’assurer ses cours, changé en une sorte d’ectoplasme de lui-même, réduite à son apparence physique extérieure et à ses souvenirs de tout ce qu’il avait vécu auparavant, mais avec une âme siphonnée de tout ce que sa vie professionnelle lui avait apporté de confiance en soi, d’estime de soi, le vide obtenu étant remplacé par une amertume insondable, et le sentiment permanent d’avoir été victime d’une catastrophe, et de lutter pour sa survie dans un environnement hostile, où chaque geste que l’on fait pour se débattre nous amène encore plus bas dans le « trou » ...
Le lecteur ne s’étonnera donc pas d’apprendre qu’à la fin du dernier congé (CITIS), qui débouchait sur mon départ à la retraite, les médecins qui me suivaient ne pouvaient encore constater la consolidation de la pathologie liée à l’accident de service.
Toujours est-il que, si l’instruction du dossier contentieux sur l’accident de service étant close depuis plusieurs mois, les dossiers concernant la demande de protection fonctionnelle, la répartition contestée de mes service à la rentrée 2020, et la procédure en excès de pouvoir contre ma mutation d’office sur poste de TZR pour les deux derniers mois d’activité, voyaient en revanche leur audience fixée au 18/03/2022.
Compte tenu de la durée et de la complexité du premier dossier, la Cour me demanda un mémoire récapitulatif, que je fournis rapidement :
mémoire récap janvier 2022Et, deux jours avant l’audience, je prenais connaissance de la direction préconisée pour le jugement par le juge rapporteur.
Ce fut le coup de massue ! D’autant que les motivations sont très peu explicitées dans ce type de résumé … Mes trois demandes étaient, selon le rapporteur, « à rejeter » … « Sec comme un coup de trique » !
En apprenant cela, comme j’y étais invité, je rédigeais une note de délibération que voici …
note en délibéréEt le jour de l’audience arriva … je ne saurais décrire l’état de nervosité, d’anxiété qui était la mienne dans l’attente de plaider ma cause, sachant bien que ce genre de contentieux est essentiellement écrit et que les situations dans lesquelles le tribunal ne suivait pas les recommandations du juge rapporteurs, sur la base des interventions orales sont très rares …
Lors de cette audience, l’administration ne trouva même pas utile d’être représentée.
Le juge rapporteur, en exposant le cas, me donna tout de même « du grain à moudre », car il argumentait très clairement et juridiquement ses conclusions :
Tout reposait essentiellement sur le fait que sur le plan juridique, le harcèlement moral hiérarchique que j’évoquais dans les trois dossiers n’étais pas établi, car, suite à mon courrier du 13/11/2019, qui le signalait à la Rectrice et qui lui demandait d’y mettre fin, je n’avais pas contesté, par une procédure spécifique, son refus implicite lié à son absence de réponse …
Je considérais naïvement, innocemment, que le fait d’avoir ajouté le harcèlement parmi les causes de ma demande de protection fonctionnelle valait saisine du tribunal sur cette question … mais je ne suis pas avocat spécialisé en droit administratif, et le service juridique du Rectorat s’était bien gardé dans tous ses mémoire en défense d’évoquer cet argument. Cela m’aurait bien évidemment convaincu de lancer une nouvelle requête .
Du fait de l’absence de prise en compte du harcèlement, tout perdait étrangement son poids :
- l’agression des parents n’était plus injurieuse, et il n’y avait plus de quoi ordonner l’attribution de la protection fonctionnelle ...
- L’argument de « sanction déguisée » tombait, dans la procédure en excès de pouvoir … Et on pouvait dès lors faire droit à la mesure d’ordre intérieur dans l’intérêt du service, puisque le requérant n’était pas obligé de quitter l’établissement dans la mesure où il était autorisé à refuser les remplacements … Comme si la perspective d’être employé à ne rien faire en rapport avec mes compétences ne « me faisait pas grief » !
- et "d’autres enseignants de mathématiques ayant, eux aussi, assuré des heures en "enseignement scientifique en terminale" , on ne pouvait y voir d’irrégularité", dès lors que l’inspection générale et les IPR locaux trouvaient cohérent de voir des professeur de maths intervenir dans cette nouvelle matière …
J’ai tout de même pris la parole, pour dire que je comprenais bien l’argumentation quant à la non prise en compte du harcèlement moral, mais que :
1) J’espérais que la Cour allait tenir compte du fait que, si j’avais omis de contester le refus implicite, c’est justement parce que je ne disposais d’aucune assistance juridique, car cette assistance était ce que je réclamais, au premier chef, et que je ne pouvais en avancer les frais.
2) S’agissant des courriers de parents, retenir l’argument du « langage qui ne dépassait pas les limites de la liberté d’expression », c’est un peu court :
Ces gens me signalaient comme un danger pour leurs enfants, qui risquaient de rater leur Bac parce que je ne savais pas parcourir tout le programme de 1ère S !… Et ils exigeaient de prendre des mesures urgentes en menaçant d’en parler à la presse … Même s’il n’y avait pas eu de harcèlement hiérarchique au départ, ces propos constituaient bien, en soi, une agression, ou tout au moins soulevaient la nécessité d’une enquête … Et il n’y eut jamais d’enquête, alors qu’il suffisait de regarder les cahiers de textes numériques des années antérieures pour constater l’énormité de leurs accusations !
3) J’ai repris la longue liste de griefs envers mon proviseur, en faisant bien remarquer que, dans les premiers temps, je n’imaginais pas devoir un jour évoquer un harcèlement moral que je ne soupçonnais même pas, et, si l’on excepte le fait d’avoir manipulé des parents pour obtenir des courriers qui dénigrent mon travail, ce qui est un délit pénal, chacun des autres griefs, lorsqu’on le considère isolément, ne saurait, à lui seul, amener cette qualification de harcèlement. C’est leur accumulation, et la montée en intensité et en gravité des conséquences qui m’ont finalement convaincu, comme elles devraient convaincre la Cour.
J’ai repris l’exemple de la répartition des services en 2020 pour mieux éclairer ce point : je n’aurais pas contesté que l’on me donne une heure de cette matière dont personne ne voulait, mais le fait qu’on m’en donne 4 heures, soit 25 % de mon service là où mes collègues n’en avaient souvent aucune, et, lorsqu’ils en avaient ne dépassaient pas 10 % de leur service, là, cela devient parlant !…
Cette répartition n’était pas faite de manière impartiale, comme, d’une manière générale, le reste du service, puisque je n’avais pas une seule heure à assurer en « spécialité maths » alors que tous mes collègues en avaient au moins 5 !… Comment ne pas y voir une discrimination volontairement défavorable quant on sait que j’étais, au sein de l’équipe de maths, l’enseignant le plus haut-gradé avec la plus grande ancienneté, et qu’il y avait 13 sections à distribuer en « spécialité maths » dans le lycée (première, terminale, et options maths expertes et maths complémentaires), pour 10 professeurs seulement ?
4) J’ai rappelé à la Cour que je m’étais désisté d’une procédure concernant le traitement de mon accident de service du 08/10/2019, mais que la pathologie déclenchée lors de cet accident, était encore bien présente, et qu’il s’agissait d’un « syndrome dépressif majeur en lien avec une problématique professionnelle »ce qui, en principe, vient étayer la qualification de harcèlement moral.
Je me souviens avoir plusieurs fois, au cours de cette intervention, eu du mal à contrôler ma respiration et mes nerfs, du mal à retenir mes larmes … Et je voyais bien, sur le visage des trois juges, une attention concentrée, teintée de respect, alors que le juge rapporteur avait baissé la tête et évité mon regard … Mais tout cela était très insuffisant à me remonter le moral.
J’ai quitté le tribunal, persuadé que j’avais perdu sur toute la ligne, que la « machine à broyer », dans laquelle on m’avait jeté trois ans plus tôt, était toujours en fonctionnement, dans sa phase ultime … l’essorage !
Délibéré au 08/04/2022 … Trois semaines d’attente, au cours desquelles je vous laisse imaginer mon état …
Le fer, selon l’adage, devant être battu tant qu’il est chaud, c’est immédiatement que je rédigeai un mémoire introductif d’instance requérant l’attribution de la protection fonctionnelle spécifiquement au titre du harcèlement moral auquel mon proviseur m’avait soumis pendant plusieurs années, en insistant sur les éléments nouveaux apportés par l’instruction et l’audience de ma première requête.
requête protection contre harcèlement moralCette requête fut adressé par les greffes au rectorat le 01/04/2022 avec un délai de réponse de deux mois.
Le rectorat n’a encore déposé aucun mémoire en réponse, alors qu’il a successivement été destinataire par le Tribunal d’une « mise en demeure défenseur », puis d’une décision de clôture d’instruction au 05/01/2023 …
Entre deux j’ai ajouté un mémoire complétif que voici :
mémoire 2 protection fonctionnelleLe 08/04/2022, les greffes m’informèrent de ce que le jugement était prêt mais qu’il ne pouvaient me l’adresser car il était encore en attente de la signature du Président .
Et voici le jugement qui me parvint deux jours plus tard et qui rassemble les trois affaires en cause.
jugement 08/04/2022L’incroyable s’était produit !
J’avais bien réussi, par mon intervention à l’audience, à infléchir la décision du Tribunal, quoique la décision sur les deux dossiers joints n’avaient été modifiée en rien par rapport à la direction suggérée par le juge rapporteur à l’audience.
En revanche le Tribunal m’accordait que la situation que je présentais en janvier 2019 relevait bien de l’application de la protection fonctionnelle, au sens où il y avait bien une agression envers un fonctionnaire dans l’accomplissement de sa mission.
La Rectrice était donc enjointe de m’accorder la protection fonctionnelle !.. Mais avec une restriction sur le domaine de protection puisqu’il s’agissait de se cantonner à ce qui était porté dans ma première demande, et pas sur la question du harcèlement moral.
Le lancement de ma nouvelle procédure avait donc été pertinent et m’avait fait gagné du temps.
Pourtant, bien que le texte du jugement évoquait une protection fonctionnelle contre les faits évoqués dans ma demande initiale, il eut été assez logique que la question d’un « possible » harcèlement moral pratiqué par le Proviseur soit, au moins, envisagé, car la responsabilité du chef d’établissement dans les courriers de parents est explicitement évoquée dans la demande de protection, comme dans le dernier courrier de l’un des auteurs, joint à cette demande.
On pouvait donc s’attendre, de la part d’une administration impartiale, à ce que tout soit enfin tiré au clair, ou que tout au moins, elle m’accorde une assistance juridique afin de me permettre de le tirer au clair …
Mais comme on l’a déjà compris de mille façons, l’impartialité n’est pas une vertu cardinale de l’administration centrale, qui est prête à beaucoup de reniements si cela lui permet d’éviter d’avoir à reconnaître qu’en son sein on couvre sciemment des délits pénaux …
Alors, en l’absence de tout indice venant de l’administration, et montrant qu’elle allait désormais m’apporter son aide, je tentai une dernière « munition » en lui écrivant le 20/06/2022 le courrier suivant :
courrier à la rectrice 20/06/2022Alors, la Rectrice, qui m’avait déjà accordé la protection fonctionnelle, dans les délais imposés par la Cour, ne tarda pas à m’adresser, pour que tout soit clair, une réponse à mon courrier du 13/11/2019 (qui lui demandait de faire cesser le harcèlement moral de mon proviseur, et de m’accorder la protection fonctionnelle sur cette base). Elle le fit en datant son courrier au 15/06/2022 alors que je ne reçus que le 01/07/2022 , de sorte qu’elle pouvait « négliger » mon précédent courrier et s’abstenir de répondre aux arguments que j’y avançais ...
Du 13/11/2019 jour de la demande, au 15/06/2022, date officielle de sa réponse, se sont écoulés plus de 31 mois !!…
décision rectoraleCela m’évoque une phrase trouvée dans le projet académique de LILLE pour les années 2022 à 2025 intitulé modestement « l’excellence inclusive pour tous », au chapitre concernant les personnels, et au paragraphe « une académie qui s’investit dans la qualité de vie au travail » :
« une grande vigilance doit être apportée, dans le cadre du suivi des agents, à la rapidité des réponses et à l’empathie »
Cela ne s’invente pas !…
Ainsi, tout en reconnaissant sur ce document que la protection fonctionnelle m’a été accordée pour les suites juridiques liées au « stratagème » mis en place selon moi par le Proviseur, la Rectrice me refuse de prendre en compte le moindre harcèlement moral, prétendant que ses décisions se sont toujours inscrites dans le cadre normal d’une relation hiérarchique de travail…
N’y aurait-il pas comme une contradiction dans ce document ?…
Chaque point, pris isolément, est balayé comme ne constituant pas la preuve d’une quelconque volonté de me rabaisser, et la longueur de la liste des griefs, ne semble pas non plus inquiéter la Rectrice … Tout est OK … Circulez, y a rien à voir …
Que l’on pardonne le parallèle que je vais faire, et qui, pure fiction, ne décrit aucune situation particulière ayant existé. Imaginons simplement que pour contester une plainte pour violences policières dans le cadre d’une arrestation, le supérieur de l’agent interpellateur, officier de police judiciaire, rédige le rapport suivant :
« Le prévenu utilise à tort l’expression « violences policières », car le brigadier n’a jamais eu l’intention de lui porter des coups.
Certes, la main du brigadier a cogné la joue du prévenu une première fois, mais c’était en voulant chasser une guêpe qui allait s’y poser.
Par ailleurs, c’est à tort que le prévenu a pris pour un coup de genou dans les testicules ce qui n’était qu’un geste réflexe du brigadier pour mieux accéder à ses menottes qui pendaient à l’arrière de son pantalon.
De même, ce que le prévenu a qualifié de « coup de boule » correspond à la réponse logique et adaptée à la réponse du prévenu lorsque le brigadier lui a dit « tendez les bras, je vous arrête... ». Le prévenu a répondu : « ...comment ?... », et le brigadier, plutôt que de hurler pour se faire comprendre puisque le prévenu avait clairement affiché des problèmes d’audition, a préféré approcher son visage de celui du prévenu … un peu trop sans doute … Mais le résultat a été celui qu’il espérait puisque, par un heureux hasard, sous le choc, le prévenu a avancé les deux membres antérieurs, permettant au brigadier d’aller prendre ses menottes, en levant la cuisse droite … avec les conséquences malheureuses susdites …
Il a ensuite passé les menottes au prévenu dans le respect du protocole d’interpellation.
Conclusion : le brigadier n’a fait que son travail, dans une relation normale et indépendante de toute animosité avec le prévenu, dont il a respecté les droits tout au long de cette arrestation. »
… J’espère que chacun voit bien le parallèle que j’annonçais …
La Rectrice sait bien, pourtant, elle est bien placée pour le savoir, que ce n’est pas à moi de prouver le harcèlement, mais bien à elle de prouver que TOUT, absolument TOUT, doit être explicable par l’intérêt du service … Et on est loin du compte !
Elle parle de « l’intention du proviseur » comme si elle était dans sa tête.
Elle oublie complètement l’accusation portée sur mon appréciation dans le cadre de la campagne de promotion à la Classe Exceptionnelle.
Elle n’explique aucunement pourquoi le proviseur me refuse systématiquement, année après année, la classe que je demande, se contentant de rappeler que la répartition des services est de sa responsabilité, tout en oubliant que cette responsabilité devait se faire « en respectant les souhaits des professeurs » … et pas « de tous les professeurs sauf ceux qu’on n’apprécie pas » ...
Et surtout, elle fait comme si elle ne savait pas, alors qu’elle en est parfaitement renseignée, qu’un juge d’instruction s’est vu confier la plainte pour harcèlement moral au travail, plainte qui n’a pas été classée d’office, et qui donc a été considérée par le Procureur de la République comme méritant d’être étudiée …
C’est donc qu’une autorité juridique, impartiale par nature, a trouvé recevable le même faisceau d’indices laissant supposer l’existence d’un délit de harcèlement.
Ce même faisceau d’indice que la Rectrice, refuse d’admettre comme méritant de m’accorder la protection fonctionnelle pour me défendre dans ce litige, au même titre, ni plus ni moins, qu’elle y défendra le Proviseur objet de la plainte.
On s’interrogera, donc à bon escient, sur l’impartialité de la Rectrice.
D’autant plus que cette Rectrice a, dans le cadre du premier litige sur l’attribution de la protection fonctionnelle, déjà montré ses faiblesses dans ce domaine, elle qui, en réponse à ma demande, à mon appel au secours, m’a répondu en substance : « Arrêtez d’importuner votre chef d’établissement ... », sur un ton de menace.
Un juge lui a dit, pourtant, qu’elle avait eu tort ... et c’est comme si rien ne s’était passé.
Elle recommence !
Je répondis à ce courrier rectoral.
courrier à la rectrice 01/07/2022Et je lançais la procédure en référé que j’avais annoncée …
Mais le juge des référé rejeta ma demande, considérant que mes preuves étaient insuffisantes à établir que je n’avais pas les moyens de payer un avocat et le montant de la consignation pour me porter partie civile. Si bien que je suis désormais obligé d’attendre la décision sur le fond, dont j’ignore le temps qu’elle prendra.
À cette même période, le 24/06/2022, je me rendis à la convocation de la Rectrice à une expertise médicale dont l’enjeu principal était de constater ou pas la consolidation de la pathologie liée à l’accident et d’évaluer le taux d’IPP éventuel.
Mais l’expert déclara dans son rapport que la pathologie n’était pas consolidée et qu’une nouvelle expertise devait être organisée dans les 6 à 8 mois .
expertise 24/06/2022Il précisait aussi que « le tableau est assez évocateur d’un syndrome post-traumatique lié à des difficultés professionnelles ».
Il voyait « des chances à ce que mon état s’améliore » … mais il ignorait alors que l’administration s’apprêtait à faire encore durer le plus longtemps possible le blocage de mes dossiers contentieux, en me refusant encore toute assistance dans mon litige au pénal contre le Proviseur, et en faisant traîner les litiges au tribunal administratif.
Et nous en sommes encore là …
Je dois revoir l’expert le 01/02/2023 prochain pour la seconde convocation.
Mon état ne s’est pas amélioré … Mon état ne PEUT PAS s’améliorer, car « le fer est encore dans la plaie » …
Ce qui me rend malade aujourd’hui, c’est la pensée qu’il n’y a personne, dans toute la chaîne de la hiérarchie administrative en charge de mon dossier, qui ait la moindre considération pour ma souffrance, et que tout le monde est en revanche mobilisé pour éviter à celui que j’appelle « mon tortionnaire » d’avoir à répondre de ses actes et de ses décisions, quitte pour cela à peser de tout son poids pour faire pencher la balance de la Justice.
Ce qui me rend malade, c’est de constater que le Pôle Juridique du Rectorat axe moins son travail dans la recherche du respect de la législation et de la réglementation et la juste réparation des préjudices, que dans une simple optimisation financière du coût des nombreuses « entorses » à ces règlements, qu’on n’a pas su, ni même voulu, éviter !
Comment pourrais-je aller mieux dans ces conditions ?…
J’aurai donc consacré la plus grande partie de ma vie à une institution avec la conviction d’y SERVIR, dans le sens le plus noble du terme : je servais ses valeurs, je la représentais, je la défendais … Et j’en aurai été finalement jeté, comme une vieille chaussette qui aurait justement trop SERVI, dans le sens le plus vil du terme, par la seule volonté d’un chef d’établissement qui ne supportait pas qu’un subordonné soit autrement que soumis.
Et il n’y aurait personne, « au-dessus » de ce chef d’établissement, pour lui dire que le respect est, et doit rester, une relation mutuelle entre des personnels d’une même institution ?…
Quelle institution est-ce là, si elle est incapable d’assurer en son sein le respect des valeurs qu’elle ambitionne de transmettre aux enfants qu’on lui confie ?
Voilà où nous en sommes … Voilà tout ce que je tenais à dire, à crier même, puisque personne ne semble m’entendre dans cette institution.
Le texte qui précède était fini de rédiger à la date du 21/12 dernier.
Il me restait à conclure, et je souhaitais le faire le lendemain de Noël tout en présentant mes vœux aux lecteurs après avoir formulé le plus précisément possible mes "bonnes résolutions pour l'année qui vient ...
Et voilà que la veille du réveillon de Noël est enfin arrivé aux greffes du Tribunal le tant attendu mémoire de Madame la Rectrice, et que vous allez donc pouvoir le consulter, ami lecteur, dans sa plus grande fraîcheur !
Mais avant, en guise d'amuse-bouche, je me permets de relever, parmi les nombreuses "offenses gratuites" rencontrées dans les réactions à mes sollicitations impatientes, dont l’énumération n’apporterait aucune clarté supplémentaire à ma description, celle que je trouve la plus révélatrice de l'attitude de l'administration à mon égard :
Madame la DRH a cru bon de répondre le 30/09 dernier à un courrier du 20/07, ce qui est une illustration supplémentaire du sérieux avec lequel est prise la résolution évoquée plus haut (« une grande vigilance doit être apportée, dans le cadre du suivi des agents, à la rapidité des réponses et à l’empathie » …), et c'est à une simple phrase ce courrier que je vais faire allusion ...
« Enfin, écrit-elle, concernant la dernière partie de votre écrit, que j’ai lue très attentivement, je ne peux que regretter le ton employé ainsi que les propos que vous tenez. »
Mon courrier, le voici :
lettre à DRH 20-07-2022Si l’on peut comprendre qu’elle n’ait pas apprécié sa mise en cause directe, ainsi que ma conclusion « Personnellement, à votre place , dans une telle situation… J’aurais honte », il faut bien dire que sa réponse vaut le détour :
- Aucun argument qui conteste mes allégations, ou mon raisonnement.
- Juste des regrets que ces allégations soient exprimées, et que je choisisse ce ton-là !…
Pourtant, je me souviens qu’en cours de Français, en Cours moyen pour être précis, mon Maître m’avait appris avec insistance qu’on ne pouvait pas regretter les actes ou les paroles d’autrui … On ne peut que les déplorer ! Les regrets sont réservés à ses propres actions et à ses propres paroles, « il y a déjà bien assez à regretter de ce côté-là ! » ajoutait-il en souriant … Et sans doute, au poste qu’elle occupe, Madame la DRH « a déjà bien assez à regretter de ce côté-là ! »…
Le fait est que cette unique phrase, en réponse à mes accusations, est totalement représentative de l’attitude de l’administration : une statue de pierre, indifférente à la détresse des victimes des défaillances de son personnel, mais voulant tout de même afficher des sentiments et des valeurs morales … Comme si un « plan com’ » pouvait compenser l'absence d'une véritable politique de justice et d’équité.
Et nous en venons donc au "mémoire en défense", tout chaud sorti du four ...
Après tous ces mois d'attente, je m'attendais à une réponse fournie, étayée par de nombreuses pièces jointes élevant mon chef d'établissement au rang de "presque saint", pour essayer de convaincre la Cour qu'un tel homme ne peut pas, ne pourra jamais, nourrir des intentions aussi perverses que celles que je lui prête ni même simplement agir en dehors du cadre de la loi .
Au lieu de cela, c'est un mémoire d'une page et demie, dépourvu de toute pièce jointe, et ne soulevant qu'un seul et unique argument présenté à la Cour pour lui faire conclure au rejet de ma requête ... lisez-plutôt ...
mémoire du 20/12/2022 de madame la RectriceEt donc ... Le Service des Affaires Juridiques de la Rectrice n'a pas trouvé mieux pour me faire taire définitivement sur la question du harcèlement ?...
Si l'administration n'a pas répondu à ma demande de protection fonctionnelle, si la justice doit rejeter ma requête, c'est parce qu'on ne peut reprocher à l'administration de répondre à une demande ... qui n'est pas formulée explicitement !
Pour reprendre le parallèle avec l'administration policière entamé plus haut, c'est un peu comme si, suite à la mort d'une femme sous les coups de son mari, deux heures après avoir essayé de porter plainte au poste de Police, l'administration du Ministère de l'Intérieur, en défense de l'agent ayant renvoyée la personne en lui demandant de repasser le lendemain pour le dépôt de plainte (le cas s'est justement présenté ces jours derniers ...), osait écrire :
"La personne est venue au commissariat, en signalant les violences de son conjoint, mais elle n'a pas demandé EXPLICITEMENT à être protégée de lui... elle voulait SEULEMENT porter plainte ... Cela pouvait donc attendre le lendemain."
Bref ... Je vais passer quelques jour à peaufiner ma réponse. La clôture d'instruction a été reportée au 06/02/2022.
Cela promet encore de nombreuses "surprises", et désillusions, avant de voir restaurer ma dignité d'enseignant par la Justice de mon pays, car, dans la spécialité "il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre", Madame la Rectrice de LILLE semble bien partie pour le podium mondial !...
Concluons par une citation, que toute personne ayant une responsabilité dans l’institution scolaire devrait avoir constamment à l’esprit :
« Il n'existe pas d'autre éducation intelligente que d'être soi-même un exemple. »
(Albert EINSTEIN)
Bonnes fêtes à tous mes lecteurs, et tous mes vœux pour l'année à venir,
... en leur demandant de croiser les doigts pour moi ...
Et merci encore à tous, pour vos encouragements et vos réactions ...
Un addendum a été rédigé à cette série de chroniques, vous le trouverez sur le lien ci dessous :