Chacun sait sur quoi s'est construit notre système politique depuis l'indépendance de l'Algérie dont la première spécificité est l'opacité et ou les décisions sont prises en dehors des circuits légaux.1…
Il ne s'est pas construit sur des critères de compétence, de savoir et savoir-faire, ou d'intégrité des personnes, mais sur une forme d’allégeance à un groupe de décideurs dont le premier souci est de rester inconnu du grand public. Une sorte de pacte implicite que les personnes choisies ne doivent absolument pas briser, sous peine d'être définitivement exclus, souillées - elles et leurs familles- quelques fois traduits en justice ou expatriées, assassinées pour les plus dangereuses d'entres-elles .
Que signifient cette allégeance et en quoi consiste-t-elle? Elle signifie tout simplement que:
1 - même si une petite liberté lui est accordée, toute personne ou groupe choisis par la hiérarchie de ce système "politico-militaire" -qui deviendra par la suite "financio-politico-militaire"- doit obligatoirement obéir aux directives sans broncher.
2 - Une ligne rouge bien tracée ne devra jamais être franchie,
D'autre- part, elle consiste avant toute chose à monter des dossiers contre toute personne ou groupe pour bâillonner, pour faire chanter, faire pression et bannir, par l'intermédiaire de tous les canaux et les réseaux que cette "coupole" à mis en place depuis très longtemps.
Cette loi de l'omerta imposée par le chantage et ces pratiques se sont répandues dans toute la société, les institutions et surtout dans les entreprises, les partis politiques, les lieux de travail, le tissu associatif créé par le système lui-même... C'est pour cette raison qu'il sera très difficile de séparer le grain de l’ivraie. La loi de l'omerta et le chantage ont favorisé, la dilapidation des richesses nationales et la grande corruption qui existe et qui a mis l'Algérie à genoux.
Des dossiers, plus ou moins importants, plus ou moins dangereux pour les uns ou les autres, tout le monde en a sur tout le monde. De tout temps les hommes intègres, ont été considérés comme dangereux, très vite écartés, mis à l'index et souvent forcés à l'exil.
Avec toute la volonté de changement de ce système, s'il y a volonté, ces pratiques mettront du temps à disparaître.
Mouloud Hamrouche, "FLN réformateur", ancien premier ministre sous le gouvernement de Chadli Bendjedid, disait à une certaine époque qu'il avait le devoir de rester au sein du parti pour le réformer de l'intérieur. L'histoire lui a donné tort.
Il faut se méfier à l'heure actuelle des personnalités qui jouent sur l'urgence, la précipitation, la peur et qui parlent d'un futur plan d'austérité. Ces personnes ne cherchent pas l'intérêt général, elles ne cherchent que le pouvoir. Chaque chose en son temps ne veut pas dire être dans l'attentisme.
Depuis quelques jours, les médias parlent d'interdiction de quitter le territoire et d'arrestation de quelques personnes ayant battit leurs fortunes en spoliant le peuple, ... Certes, s'il faut se battre pour que toutes celles et ceux qui ont volé passent par la case justice, il faut se demander pourquoi cette campagne envers ces personnes aujourd'hui? Nous savons pertinemment que les institutions aux ordres ne peuvent s'auto-saisir et que la vertu ne se décrète pas du jour au lendemain. L'intégrité se décide, se pratique, se mûrie malgré toutes les tentations et les embûches.
Ces campagnes ont déjà été menées par le passé contre A. Bouteflika en 1978/1979, contre feu Kasdi Merbah et bien d'autres. Nous savons que c'est le jeu favori de ce pouvoir occulte.
Ne tombons pas dans le piège! Tout cela n'est qu'un petit feu de paille allumé, pour amuser la galerie et nous détourner du seul objectif qui est le changement pacifique et radical du système en place. Il est de notre devoir de rester vigilants. Alors, n'y prêtons pas attention et construisons tous ensemble l'Algérie démocratique de demain.
Alors que la dégradation de la situation des droits de l’Homme en Algérie est dénoncée par nombre d’organisations non gouvernementales (dont la LDH), la Fédération de Paris de la Ligue des droits de l’Homme s’indigne contre les pratiques abusives de la préfecture de police pour museler l’expression des soutiens au Hirak à Paris.
« Le journalisme dans les systèmes autoritaires, c’est parfois une aventure humaine qui porte en elle toujours des espoirs. Le propre de ces régimes, c’est d’éteindre à petits feux les espoirs des gens.» Mohammed Harbi
Pendant des décennies, la dictature à façade civile s'est attelée à atomiser la société, à infantiliser les citoyennes et les citoyens, à imposer des mécanismes de dépendance, de népotisme, laissant le pays dans une situation inédite
Pourquoi, depuis le début de la mobilisation du peuple algérien, les chefs de l’armée se refusent-ils à tout dialogue ? Et pourquoi certains « opposants » rejoignent-ils finalement leur proposition d’une élection présidentielle immédiate ? Parce que les uns et les autres craignent qu’un vrai changement démocratique conduise à mettre en cause leur rôle dans la « sale guerre » des années 1990.
Chacun sait sur quoi s'est construit notre système politique, depuis l'indépendance de l'Algérie, dont la première spécificité est l'opacité et où les décisions sont prises en dehors des circuits légaux.
Le 17 mai, Mediapart publiait l’appel de « personnalités françaises demandant la libération de Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs d’Algérie », arrêtée le 9 mai. Les signataires de cet appel légitime ignorent clairement les vrais ressorts de cette arrestation. D’où l’importance d’éclairer le rôle réel de la « classe politique » algérienne, dont fait partie Louisa Hanoune.