Dans la crise produite pas les politiques néolibérales, le berlusconisme persiste sous une forme zombie. Mais le berlusconisme-zombie, incarné par la Ligue, ne peut exister en l'absence d'un ennemi extérieur. Dans la stratégie de la Ligue, la guerre aux migrants est ainsi un équivalent fonctionnel de la lutte (désormais abandonnée) contre la monnaie unique.
Une différence essentielle entre la France et l'Italie réside dans la disparition de la gauche chez nos voisins transalpins. Le M5S n'est pas encore doté d'un socle idéologique solide. Pour les élites encore au pouvoir, toute la question est de savoir comment défendre un «bloc bourgeois» dont la base sociale s'amenuise.
Mon billet « Face à Macron, la gauche ou le populisme ? », publié le 10 juillet, a soulevé de nombreuses réactions. Je m’en félicite, car le but était exactement de contribuer à un débat qui me paraît essentiel : comment construire l’opposition à Macron ? Avec quels référents sociaux ? Par quelle stratégie politique ?
Stefano Palombarini est économiste à l’université Paris 8, co-auteur avec Bruno Amable de L’illusion du bloc bourgeois (Raison d'agir). Il défend la nécessité d’ancrer à gauche l’opposition au nouveau pouvoir, plutôt qu’une stratégie populiste hasardeuse.