Le désir est souvent idéalisé comme spontané et libre, mais sans consentement explicite, il peut devenir contraint et dominateur. Ainsi, ce qui prétend unir les corps peut, paradoxalement, reproduire l’inégalité et l’aliénation.
La domination technique conduit l’homme à détruire la nature tout en cherchant à se dominer lui-même, au risque de se dénaturer. Ce même processus d’artificialisation lie le destin de l’humanité à celui de la nature dans une communauté de destruction.
Portée par une volonté de puissance qui refuse tout donné, l’homme cherche à dépasser, déconstruire voire à faire exploser l’idée même d’humanité conçue comme donné naturel et natal. Parce que l’humanité n’est pas une essence déjà donnée, mais un ethos : elle doit sans cesse se réaliser en chacun de nous.
Notre époque, portée par la révolution technoscientifique, remplace le surhomme de Nietzsche par un transhumain façonné et augmenté par la technique. Mais cette quête d’autodépassement s’accompagne d’une désincarnation de l’humain et d’une destruction accélérée de la nature, issues d’un même processus.
Le tournant transhumaniste qui accompagne une sorte de révolution technoscientifique permanente a comme double effet la destitution de ce qui est naturel, à commencer par la différence sexuelle, la plus inscrite dans les corps qui soit, en même temps et contradictoirement, que l’aspiration à revenir au naturel et même à vouloir sauver la nature.
Césaire appelle chacun à une responsabilité partagée envers l’avenir, le présent et la vie, fondée sur le respect d’autrui, le vivre-ensemble et la réalisation des idéaux républicains de liberté, égalité et fraternité. Il nous rappelle que l’œuvre de l’homme est inachevée et que le combat pour un destin collectif reste à poursuivre chaque jour, sans relâche ni exclusion.
Césaire trouve dans la poésie un moyen de libération totale, où il laisse s’exprimer son "nègre fondamental", son africanité profonde, ses pulsions, ses fantômes et sa sensualité. Pour lui, la poésie est essentielle et existentielle, une plongée au plus profond de soi pour retrouver l’être réel et l’impulsion originelle de la vie.
Aimé Césaire vit le drame d’une conscience lucide et douloureuse : celle d’un homme arraché à ses racines, exilé loin de son véritable lieu d’origine, l’Afrique, qu’il identifie comme son paradis perdu. Né en Martinique, il se sent étranger à sa terre natale et exprime dans sa poésie ce déchirement profond, ce mythe de l’arrachement et cette quête inlassable d’un retour impossible.
La négritude chez Césaire est la fierté d’être noir, héritier d’une culture et d’une civilisation, et la revendication du droit à la différence. Sa poésie ardente transforme la révolte en affirmation, jetant un « caillou d’or et de feu » à la face du mépris et de la discrimination.
Le maquillage est considéré comme central dans l’identité féminine, mais n’est valorisé que s’il semble naturel. Platon, dans le Gorgias, le condamne donc comme une pratique trompeuse qui dénature et masque la réalité.