Il ne s’agit pas ici de donner une réponse exhaustive aux raisons de l’alliance entre la France et Israël, mais de proposer des premiers éléments pour en finir avec un raccourci réactionnaire percevant dans le CRIF les éléments explicatifs de la politique française au Proche-Orient. Une vision dépolitisée et réductrice.
Ces dernières semaines ont vu plusieurs tribunes se répondre. Je crois important de reprendre ici le fil tant cette bataille me parait fondamentale, tout en assumant le parti pris de ne citer que les textes avec lesquels je converge, totalement ou en partie.
Contraint d'accepter un cessez-le-feu sur la bande de Gaza, l'humiliation subie par Netanyahou ne laissait pour autant pas présager d'un quelconque bouleversement dans son alliance avec Trump. La stratégie reste la même, de façon encore plus déterminée : liquider par tous les moyens la question palestinienne.
Personne ne devrait avoir à craindre de prendre la parole dans le champ médiatique, y compris pour exprimer des critiques à l’encontre de la politique israélienne. Pourtant chercheurs, journalistes ou responsables politiques préfèrent souvent ignorer le sujet, ou nuancer leur propos, plutôt que d’être la cible de la fachosphère et de ses relais institutionnels.
Au film diffusé par l’armée israélienne des massacres du 7 octobre, les Palestiniens opposent autant de séquences et récits tirés de leur histoire coloniale. Ni l'un ni l'autre ne peuvent servir de justificatif à des crimes ou à des logiques de vengeance.
Quiconque essaie, depuis un mois, de replacer les crimes du Hamas commis en Israël le 7 octobre dans la temporalité de la guerre coloniale entre Israël et les Palestiniens se voit accusé d’être « anti-israélien ». Je crois précisément que c’est le contraire.
En annonçant l’interdiction dans les établissements scolaires du port de l’abaya, le ministre de l’Éducation Gabriel Attal ne clôt pas les polémiques, mais prépare les prochaines et continue de fragiliser la transmission de la laïcité chez nos élèves.
En deux mois, j’ai été convié à une formation sur la laïcité et les valeurs de la République, ainsi qu’à une journée académique intitulée « Lutter contre le racisme, l’antisémitisme et toutes les discriminations en mobilisant les valeurs de la République ». Si plusieurs éléments nourrissent le débat et la réflexion, d’autres interrogent par les analyses présentées et certains propos tenus.
Les propos d’Alexis Corbière, député LFI et prof, sur ces images qui ne seraient pas appropriées en classe, ont relancé la polémique sur « l’autocensure » chez les enseignants. Un débat serein sur une question purement pédagogique parait pourtant utile : quels documents sont pertinents pour enseigner et transmettre à nos élèves ?
« Je tire la sonnette d'alarme », « On s'autocensure », « plus moyen d'enseigner ces sujets »: à l'approche d'échéances électorales nationales, espérons que le moins de collègue possible accepte cette année de se déverser dans les colonnes des journaux les plus réactionnaires. L'école démocratique, républicaine et publique fait face à de réelles menaces... qui ne sont pas ses élèves.