Je regarde cet homme merveilleux que je côtoie maintenant depuis 10 jours, avec lequel j'ai travaillé en orchestre, en privé, avec lequel j'ai pris presque tous mes repas depuis... Et je lis dans ses yeux qu'il est possible de souffrir l'indicible et de rester un homme juste et droit.
L’autisme devient un symbole. Symbole d’un dysfonctionnement sociétal, médical, familial, psychologique. Le symbole d’une peur profonde, peut-être ancestrale, qui grignote au quotidien la raison de tout un chacun.
Au sein de la famille, l’espoir prend racine et l’avenir peut se dessiner. Mais au sein de la société, rien n’est encore gagné, car si aujourd’hui le mot « autisme » est dans toutes les bouches, qu’elles soient politiques, médicales ou populaires, l’autiste lui, décidément, n’a toujours pas le droit d’être juste qui il est. Il doit dorénavant correspondre à l’image véhiculée au fil des amendements
Qui suis-je aujourd’hui ? Au-delà d’être mère ?
Qui suis-je d’autre ?
À consolider les bords de mon enfant fragile, ais-je perdu de vue celle que j’étais ? ou à l’inverse ai-je investi mon identité dans ses moindres recoins ?
Alors la solitude tout à coup pèse son poids.
Ce qui était coloré et sucré devient acre et sombre. Ce qui faisait sourire laisse de marbre et le temps n’est plus nourri de mille merveilles, mais dévoile la liste sans fin des négations, des creux, des manques.
Article édité dans la revue VST (Vie sociale et traitement) n° 134 du mois de mai 2017
L’autisme, depuis longtemps déjà, déchaîne les passions. Plus que toute autre, cette façon d’être au monde, qu’elle soit qualifiée de handicap ou de maladie, questionne et inquiète.
Quelle en est l’origine ? Neurologique ? Environnementale ? Génétique ? L’autisme se résume-t-il à une somme de comportements ?
Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, la famille est ce qu’il y a de plus précieux. On voudrait être capable de les protéger de tout, de les préserver. Et je ne doute pas une seule seconde Monsieur Fillon, que vous aimez vos enfants autant que j’aime les miens, aussi, c’est tout autant au père qu’à l’homme politique empêtré dans ses soucis que je vais m’adresser aujourd’hui.