Que se cache-t-il derrière l'impéritie de nos services administratifs?
Personne ne mesure ni ne s'intéresse au fossé qui se creuse entre les administrations diverses et ses usagers. Pourtant les conséquences de ce fossé sont importantes et génèrent dans la société beaucoup de malaises et un double sentiment d'insécurité et d'injustice qui s'accroît et s'aggrave.
Confinement? Vous avez dit confinement? D'accord, mais pour obéir à l'impératif RESTEZ CHEZ VOUS, encore faut-il avoir un "chez soi"! Or, certains d'entre nous n'en ont pas...
La Cité Artaud: un nom fictif et symbolique pour un lieu réel et tragique; un espace romanesque qui aspire le lecteur dans un univers de violence et de haine. Chaque échappée débouche sur une impasse, fait monter d'un cran la violence et ne laisse poindre aucune lueur d'espoir. Rien de spectaculaire, ni rébellion ni vengeance, seulement l'engrenage implacable d'une cruauté trop humaine.
Ce roman a été publié en Espagne à Barcelone, aux éditions Seix Barral, en 2009 ; La première édition française date de 2012 au Seuil et je pense que l’on n'a pas suffisamment mis ce roman en valeur. Un chef-d'oeuvre où l'exploration au coeur de la matière humaine rencontre la trajectoire implacable de l'Histoire, celle de la guerre civile espagnole, trop souvent oubliée.
Une histoire banale, sans éclat et sans fard, une histoire d'homme qui se heurte aux obstacles du quotidien, à la médiocrité du monde, à son excentricité, à sa beauté, une histoire qui donne accès au coeur battant de l'humanité dans ses limites étroites et dans ses infinis élans, et au sein de laquelle le lecteur devient chef d'orchestre.