Soupçonné avec deux codétenus d’avoir détourné plus 50 millions de dollars, Vital Kamerhe, directeur de cabinet et allié de Félix Tshisekedi a comparu ce lundi au tribunal de Kinshasa. La suite de son procès est reporté au 25 mai, mais l’opacité du financement du « programme des 100 jours » et la multitude d’intermédiaires apparaissent déjà en filigrane.
Avec l’ouverture du procès de Vital Kamerhe, c’est une grande partie de la classe politique congolaise qui se retrouve sur la sellette. Des politiques accusés depuis des décennies de corruption et de mauvaise gouvernance.
La République démocratique du Congo (RDC), comme le reste du continent africain, semble peu touchée par le Coronavirus. Mais la revue The Lancet vient de publier une projection de la propagation de la maladie au Congo, où « l'épidémie pourrait infecter des millions de personnes et potentiellement en tuer des centaines de milliers. »
Jean-Jacques Lumumba, le président du réseau panafricain de lutte contre la corruption (Unis), appelle le président congolais et la justice à aller plus loin dans la traque anti-corruption, et notamment à remonter jusqu’aux anciens régimes Kabila et Mobutu.
Félix Tshisekedi a nommé un nouveau commandant à la tête de Garde présidentielle. Un remaniement important, mais sans rupture, alors que ces nominations ont été coordonnées avec Joseph Kabila.
Alors que le directeur de cabinet de la présidence, Vital Kamerhe, est en prison, soupçonné de détournement, Félix Tshisekedi a promis de s’attaquer à la corruption. « Un bon signal » pour Paul Nsapu, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), qui affirme que « Félix Tshisekedi est sur la bonne voie, mais que le combat sera difficile ».
Le mouvement citoyen Filimbi, qui mène des campagnes de sensibilisation pour freiner la propagation de la maladie, demande « une coordination et une communication claires » pour lutter contre le sentiment de défiance des Congolais vis à vis des pouvoirs publics.
L’épidémie de coronavirus qui sévit en République démocratique du Congo (RDC) « menace la santé et la vie des détenus », s’alarme Human Rights Watch (HRW), qui dénonce des prisons « surpeuplées et insalubres. »
L’arrestation de Vital Kamerhe pourrait être le point départ du grand ménage promis par Félix Tshisekedi, qui a fait de la lutte contre la corruption sa priorité numéro une. Jusqu’où ira le nouveau président ? Attention à « l’effet Canada Dry ».
La mise en détention provisoire du directeur de cabinet de Félix Tshisekedi fragilise aussi bien qu’elle renforce le nouveau président, qui a fait de la lutte anti-corruption sa priorité.