De plus en plus, on entend que l’Allemagne accueillerait des réfugiés par intérêt économique ; qu’Angela Merkel le ferait par calcul politique; que les Allemands l’accepteraient parce que leur démographie est négative; enfin que le patronat laisserait faire dans l’espoir d’avoir une main-d’œuvre moins chère.
Alors que François Hollande et Angela Merkel lancent un appel à une réponse européenne à la crise des migrants, 3 000 d’entre eux dérivent en Méditerranée, au large des côtes libyennes notamment. Depuis le début de l’année, près de 220 000 migrants sont arrivés en Europe.
Vendredi 12 juin, Dominique Strauss-Kahn a donc été relaxé par le tribunal correctionnel de Lille dans l’affaire de proxénétisme du Carlton. En décembre 2015 aura lieu, à nouveau à Lille, un autre procès, celui d’Elvire Duvelle, Lara Alcazar et Esther Delamare, membres de l’association des Femen, pour exhibition sexuelle, parce qu’elles ont manifesté, torse nu, devant la voiture de DSK au moment de son procès.
L’image de Manuel Valls, premier ministre, socialiste, aux côtés de Christian Estrosi et Éric Ciotti, éminents « Républicains », refusant une répartition entre pays européens des demandeurs d’asile, ainsi que l’évacuation récente du camp de migrants de Paris dans des conditions pour le moins discutables, ne me semblent pas dire de belles choses de la France dans son rapport aux étrangers.
La question du contrôle des chômeurs revient régulièrement dans le débat public. S’il s’agit de s’assurer que les indemnités de chômage vont bien aux personnes qui y ont droit et de permettre d’identifier les personnes en perte de confiance en elles, marginalisées, découragées et qui peinent à faire leurs recherches afin qu’elles bénéficient d’un accompagnement renforcé, cela me semble légitime et utile.
En écoutant à la radio des débats faisant suite au nouveau drame survenu dans la Méditerranée qui a vu mourir des milliers de migrants, j’ai à nouveau entendu cette idée, apparemment pleine de bon sens et de réalisme, qu’« on ne peut pas accueillir tout le monde ». Je suppose que « tout le monde » signifie surtout les pauvres des pays en guerre en Afrique et dans la péninsule Arabique.
Trois ans après la victoire de François Hollande, l’Assemblée nationale, dans sa très grande majorité, gauche comprise, a voté la loi dite « Renseignement », malgré l’opposition unanime des associations de défense des droits de l’homme, des professionnels du droit et des experts du numérique. Cette loi m’en rappelle une autre, relative à la rétention de sûreté, elle aussi vivement critiquée lors de son adoption, mais votée par la droite. François Hollande candidat s’était engagé à la remettre en cause. Il reste deux ans pour le faire.
Pour ceux qui n’auraient pas encore eu l’opportunité de le faire, je suggère la lecture de l’ouvrage de Mireille Delmas-Marty, Libertés et sûreté dans un monde dangereux. Cet ouvrage est paru en 2010. Bien qu’antérieur de cinq ans à la loi sur le renseignement actuellement en débat, il peut participer à nous éclairer sur ce sujet.
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