À cette heure et en ce lieu

Un influenceur sur YouTube, bolsonariste, transphobe, de 26 ans. Une employée de banque dont la fille de 5 ans a été tuée. Un vétérinaire d'extrême droite de 34 ans. Un policier militaire présumé ex-membre d'escadron de la mort. Ce sont les 4 conseillers municipaux, du total de cinquante-cinq, les mieux élus à São Paulo, ce New York de l'Amérique du Sud aux 11,5 millions d'habitants, le 6/10/2024.

Carlos Marighella, qui était né en 1911, surplombe toute l'histoire politique brésilienne révolutionnaire. Celui qui était proche du peuple, communiste, d'abord, pratiquant de la religion afro-brésilienne du candomblé, et proche de certains moines qui luttaient contre la dictature militaire, a traversé mille vies et "n'a pas eu le temps d'avoir peur".

Une honte, pour les principes du journalisme. Tout, ou presque, de ce que je lis, toutes ces semaines, sur Marielle Franco, dans ce que beaucoup nomment la presse écrite "indépendante" française. A la fois puéril, inexact/faux/incomplet/volontairement oublieux de primordiaux faits et décisions, et de responsabilités publiques, policières, judiciaires, abominables, jamais évoquées, toujours niées.

Jill Stein, candidate du Green Party à l'élection présidentielle américaine qui se clôt demain, a, dans une interview en visioconférence en août, donnée au journaliste Matt Kennard, certifié qu'en cas de victoire, elle embauchera à la Maison Blanche, pour diriger le service de presse, "ces deux patriotes, au plus haut sens du terme, Assange et Snowden" et y les placera là "pour dire la vérité".

Bien plus qu'un miroir, c'est l'immortalité qui ceint ce chef d'œuvre de la samba, composé et interprété par João (1941/2000), père, jamais égalé, de l'étoile irradiante prénommé Diogo.

À converser en visioconférence le 2/11/24 avec le journaliste Barrocal de l'hebdomadaire de gauche Carta Capital, l'anthropologue Luiz Eduardo Soares - ex-secrétaire d'Etat à la sécurité publique de l'État de Rio du 8/01 au 21/10/2003, jour de sa démission - a rappelé le nombre de Cariocas tués par les polices dans cet État entre 2003 (1er mandat Lula) et la fin de 2023 (3e mandat Lula): 21.662.

De 2015 à 2020, dans la ville (11,5 millions hab.) de São Paulo, les jurys de citoyens ont condamné moins de 2 % des policiers militaires (PMESP) et civils qui ont tué. Il n'y a eu que 20 condamnations sur 1.224 enquêtes conclues par le ministère public. Une chercheuse note que jurés comme système judiciaire partent du principe que les actions des polices sont légitimes. Une farce macabre.

Le Brésilien Ronnie Lessa, tueur, devra purger encore 13 ans de prison et son compatriote acolyte-chauffeur Elcio de Queiroz en effectuera sept, qui s'ajouteront aux années de détention effectuées depuis mars 2019.

C'est le Brésilien Leonardo Boff, prêtre, écrivain, philosophe, né en 1938 dans l'Etat de Santa Catarina, qui a choisi d'écrire un hommage à son ami prêtre et philosophe péruvien qui voyait la théologie comme “uma reflexão crítica da práxis histórica à luz da Palavra da revelação”. L'axe structurant de cette théologie ? "L'option préférentielle pour les pauvres en défense de la justice sociale".

A Brasilia, la Chambre des députés a, le 30/10, rejeté (262/136) l'amendement qui prévoyait l'imposition des grandes fortunes, à partir de 10 millions R$ (1,8 million US$). La plupart des partis ont fait de même. La mesure, défendue par le gouvernement, a aussi fait l'objet d'un désaccord au sein de la majorité législative plurielle, qui a laissé chacun des élus voter comme ils voulaient.