Sociologue spécialisée dans la problématique du genre et conflits armés, activiste, chercheuse associée au LEGS (Paris 8), directrice de 'FemAid'et 'Women in War'.
Paris
Les Talibans viennent d’édicter l’interdiction de toute visibilité du visage féminin dans l’aire urbaine, même celle des mannequins exposés dans les commerces. Cette mesure augure mal pour l’avenir des1…
droits de la population féminine, d’autant qu’elle accompagne l’évacuation forcée des femmes de l’espace public comme des institutions, établissements universitaires et scolaires de l’Afghanistan.
Revenus de leur consternation, les institutions mondiales s’interrogent encore sur l’échec de la Coalition Internationale en Afghanistan. Pourtant on Occident, nombre de gouvernements espèrent encore que les nouveaux Talibans leur donneront suffisamment de garanties concernant les droits humains pour envisager de les reconnaître officiellement. Comme si c’était possible.
L’extrême misère dans laquelle est plongée l’Afghanistan revient régulièrement dans les médias ainsi que la brutalité de la répression totale des femmes, au nom de l’application stricte de la charia. Mais parle-t-on suffisamment de l’extrême richesse de ce pays qui ne profite qu’à l’élite d’un gouvernement mafieux ?
L’association Zinzolin à Malakoff fait partie de ces minuscules structures qui viennent en aide à d’innombrables refugié.e.s, demandeurs d’asile, recalés de l’accueil officiel, qui ont cru à la bienveillance de l’Union Européenne. Parmi eux, parmi elles, des femmes afghanes dépourvues de tout droit.
Et si le féminisme caractéristique de la gestion kurde de la région du Rojava en Syrie du nord avait des origines culturelles bien ancrées dans l’histoire locale ? L’exemple remarquable de la spécialiste rabbinique Asenath Barzani (1590-1670) qui défia les stéréotypes de genre avec l’assentiment de sa communauté est-il encore imaginable dans un Moyen-Orient dominé par Erdogan et ses sbires ?
Que signifie l’arrestation et l'incarcération dans les geôles de Kaboul de ce journaliste franco-afghan accusé d’espionnage ? Ses origines et son esprit critique, fondement du métier de journaliste, lui ont permis de décoder les apparences et révéler le secret d’État du nouveau gouvernement afghan : l’échec à tous les niveaux du projet social et politique des Talibans.
Presque dix ans après l’assassinat de trois militantes kurdes le 9 janvier 2013, un nouvel attentat vient de se produire à Paris au Centre Culturel Kurde. Simple dérapage raciste ? Il faut se souvenir que concernant le triple assassinat des militantes kurdes, Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez en 2013, la justice française n’a jamais réclamé des comptes à la Turquie.
Profitant de l’attention braquée sur Kyiv, les forces turques ont lancé, sur le modèle de l'agression russe, une opération d'envergure nommée « Griffe Epée » contre les régions kurdes d’Irak et surtout de Syrie, soit le Rojava. Et le monde le laisse faire, sans songer aux conséquences de cette folie meurtrière jusque dans la guerre contre l'Ukraine.
Dans un vaste pays qui est à la fois un des plus riches et des pauvres sur la planète, gronde la révolte contre l'injustice menée par des intellectuels systématiquement réprimés et exilés depuis des décennies. Et pourtant des voix fortes se font entendre en dépit de risques énormes. Le cas de ce professeur de science politique contestataire est devenue emblématique.
Est-il convenable d’exposer des photographies qui montrent la joie de vivre dans un Afghanistan ravagé par la guerre et la misère ? Le travail exceptionnel d’Oriane Zerah nous démontre que c’est peut-être la dignité de ces habitants qui suscitera le respect et enfin l’envie d’agir.
[Rediffusion] Rien en apparence semble lier le sort des femmes afghanes à celui de leurs contemporaines ukrainiennes si ce n’est déjà la dure expérience d’une guerre sans fin. A travers leur corps de femme, peu importe leur âge, elles subissent une guerre menée contre leur statut durement gagné en tant que citoyennes ayant des droits, au nom d’une violence patriarcale que l’on espérait révolue.