Sociologue spécialisée dans la problématique du genre et conflits armés, activiste, chercheuse associée au LEGS (Paris 8), directrice de 'FemAid'et 'Women in War'.
Paris
Les Talibans viennent d’édicter l’interdiction de toute visibilité du visage féminin dans l’aire urbaine, même celle des mannequins exposés dans les commerces. Cette mesure augure mal pour l’avenir des1…
droits de la population féminine, d’autant qu’elle accompagne l’évacuation forcée des femmes de l’espace public comme des institutions, établissements universitaires et scolaires de l’Afghanistan.
Presque dix ans après l’assassinat de trois militantes kurdes le 9 janvier 2013, un nouvel attentat vient de se produire à Paris au Centre Culturel Kurde. Simple dérapage raciste ? Il faut se souvenir que concernant le triple assassinat des militantes kurdes, Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez en 2013, la justice française n’a jamais réclamé des comptes à la Turquie.
Profitant de l’attention braquée sur Kyiv, les forces turques ont lancé, sur le modèle de l'agression russe, une opération d'envergure nommée « Griffe Epée » contre les régions kurdes d’Irak et surtout de Syrie, soit le Rojava. Et le monde le laisse faire, sans songer aux conséquences de cette folie meurtrière jusque dans la guerre contre l'Ukraine.
Dans un vaste pays qui est à la fois un des plus riches et des pauvres sur la planète, gronde la révolte contre l'injustice menée par des intellectuels systématiquement réprimés et exilés depuis des décennies. Et pourtant des voix fortes se font entendre en dépit de risques énormes. Le cas de ce professeur de science politique contestataire est devenue emblématique.
Est-il convenable d’exposer des photographies qui montrent la joie de vivre dans un Afghanistan ravagé par la guerre et la misère ? Le travail exceptionnel d’Oriane Zerah nous démontre que c’est peut-être la dignité de ces habitants qui suscitera le respect et enfin l’envie d’agir.
[Rediffusion] Rien en apparence semble lier le sort des femmes afghanes à celui de leurs contemporaines ukrainiennes si ce n’est déjà la dure expérience d’une guerre sans fin. A travers leur corps de femme, peu importe leur âge, elles subissent une guerre menée contre leur statut durement gagné en tant que citoyennes ayant des droits, au nom d’une violence patriarcale que l’on espérait révolue.
Les Talibans viennent d’édicter l’interdiction de toute visibilité du visage féminin dans l’aire urbaine, même celle des mannequins exposés dans les commerces. Cette mesure augure mal pour l’avenir des droits de la population féminine, d’autant qu’elle accompagne l’évacuation forcée des femmes de l’espace public comme des institutions, établissements universitaires et scolaires de l’Afghanistan.
Les 44 jours de guerre contre la république autoproclamée de l'Artsakh entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan soutenu par la Turquie, constituerait-elle un conflit armé d'un nouveau genre mettant en scène la primauté de drones armés, suivi de mercenaires-tortionnaires et l’utilisation musclée de médias sociaux ?
Le chaos actuel à l’aéroport de Kaboul était parfaitement prévisible et tout aussi évitable. Et s’il faisait partie d’une stratégie états-unienne, et que ce chaos était prévu au programme ? Dans tout ça, l’Europe, à la traîne, ne peut que constater son échec à instaurer durablement les valeurs égalitaires issues des droits humains.
Les Nations-Unies viennent d'élire le Pakistan et l'Iran à la prestigieuse commission de la condition de la femme (CSW). Comment est-ce que deux pays islamistes autoritaires peuvent-ils siéger et statuer en faveur de la promotion de l'égalité des sexes, première mission de cette commission ?
Que pendant les quinze ou vingt dernières années de sa vie un homme ne soit plus qu'un laissé pour compte, cela manifeste de l'échec de notre civilisation : cette évidence nous prendrait à la gorge si nous considérions les vieillards comme des hommes, ayant une vie d'homme derrière eux, et non comme des cadavres ambulants. (Simone de Beauvoir : La Vieillesse, Paris 1970)