Pourquoi les réalités de la société, de l’économie et de la politique ne sont-elles pas, au même titre que la connaissance de la nature et que la formation aux humanités, placées comme une évidence au cœur de la culture de tous?
La période que nous vivons est marquée par le refus de penser. Plus que jamais, il y aurait danger à faire le rapport entre la situation présente (dans tous ces registres) et un certain nombre de raisons qui l’expliquent. Il y aurait même quelques risques pour l’ordre publicà imaginer des portes de sortie.
D’ores et déjà le film Bienvenue chez les Ch’tis est un phénomène social en France et même hors des frontières. Ce n’est certainement pas le film le plus drôle que l’on ait vu, ce n’est pas non plus le plus émouvant que l’on ait réalisé. Loin de là. Comment expliquer alors cette fabuleuse chtimania ?
Un vent mauvais souffle sur l’enseignement. Il concerne bien sûr la réduction des moyens, mais aussi, ce que l’on sait moins, la nature des contenus enseignés.
En 1959, l’écrivain et essayiste britannique Charles Percy Snow publiait Les Deux Cultures, petit ouvrage destiné à un grand retentissement. Il constatait, en le déplorant, le divorce croissant entre deux formes de culture, la culture scientifique et la culture littéraire. Depuis lors, les choses ont changé et la confrontation semble bien déplacée.