Face à la colère légitime de la population qui ne trouve pas de médecin, les parlementaires s’agitent et les organisations syndicales de médecins poussent des cris d’orfraie pour protester contre l’adoption d’une timide mesure de régulation de l’installation.
Le laboratoire Servier, dont la réputation a été largement ternie par l’affaire du Médiator annonce voir grand pour un de ses médicaments. Il est annoncé un doublement de la production avec un objectif d’augmenter en proportion le chiffre d’affaires qui a été de 622 millions d’euros l’an dernier. Mais quel est donc ce médicament qui bénéficie de telles largesses ?
Pansements, solutés de perfusion, pacemakers, médicaments… tous ces produits sont indispensables pour les patients. Lors de la crise Covid, les pénuries avaient lourdement pesé sur le bon fonctionnement du système de santé. Nous avions alors vu E. Macron nous faire des promesses. Cinq ans plus tard, aucune avancée n’a été faite et la situation s’est même aggravée.
Alors que l’on pourrait croire que le problème des carences alimentaires chez les enfants est limité aux pays en voie de développement, en France, pays considéré comme développé, une étude réalisée en 2023-2024 montre que 23 % des enfants âgés de 6 à 18 ans étaient en situation de privations alimentaires. La cause est connue : il s’agit de la pauvreté.
Une étude récente réalisée par une association de patients montre qu’un Français sur trois est confronté au moins une fois à l’errance médicale, c’est-à-dire à l’absence de diagnostic et de traitement adapté. Plus de 10 % de la population n’a pas de médecin traitant dont plus de 500 000 personnes souffrant d’affections de longue durée qui selon leur définition nécessitent un suivi régulier.
Les études de santé, tant générales que spécifiques aux risques professionnels, sont focalisées sur l’homme « moyen ». Les femmes constituent aujourd’hui 49 % de la population active. Il est urgent de modifier radicalement notre approche de la santé et de régler la focale sur les femmes qui subissent une double peine en occupant majoritairement les emplois les moins valorisés.
Face à la pénurie de médecins généralistes, certains élus locaux se lancent dans des démarches de recrutement complètement aberrantes. La Sécurité sociale doit contrôler ce qu’elle paye et décider du lieu d’installation et du mode de rémunération des professionnels de santé, une urgence pour éviter que notre système de santé ne poursuive sa lente transformation en un marché sauvage.
Alors que les centres de santé sont de plus en plus mis en avant comme une solution d’avenir pour réorganiser la médecine de ville, un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) commandé par une éphémère ministre de la santé vient d’être publié, dont le thème est l’évaluation du modèle économique des centres de santé pluri-professionnels.
Deux exemples récents des difficultés financières rencontrées par des hôpitaux illustrent une situation insoutenable de leur dette. À la veille d’un nouveau 49.3 pour la loi de financement de la Sécurité sociale, il est important de rappeler cette situation aux députés qui ne voteraient pas la censure.