Ma thèse de doctorat est terminée. Au croisement de l'anthropologie et de la géographie, je suis parti à la rencontre des jardiniers d'une ville française en crise. Les résultats clés sont motivants : ils permettent de penser une véritable écologie de la précarité. Au-delà de la « jardinologie », quels enseignements peut-on tirer des jardins pour lutter contre la précarité ? Comment, à partir des jardins, peut-on penser le futur des villes moyennes ?
L'écologie n'est pas seulement un changement de pratiques : la solution réside dans de nouvelles façons d'être et de penser le lien. Alors que des guerriers partent au front pour porter sur la scène du monde spectacle, revendication et d’idées, les sages et nouveaux paysans construisent dans l’arrière-pays, les forteresses qui traduiront le monde de demain.
De ces deux petits pays, il est des histoires fiévreuses. Il y a eu les heures de gloire : des industries marchandes qui envoyaient tout droit dans la bouche de l'Europe l'acier et le charbon. Mais le monde a changé, les industries ont fermé. Les cimetières cévenols ne sont plus entretenus et les prairies normandes deviennent plates comme betteraves et céréales. Est-ce la fin de l'histoire ?
Dans une récente tribune, le politologue Paul Ariès a pourfendu d’une main de fer le mouvement végan. Si certains propos végans sont certes radicaux, et doivent être condamnés, l’argumentaire de Paul Ariès omet de replacer le débat là où il se situe pourtant : au cœur d’une fabrique de liens renouvelés entre nature et culture.