Collaborateur de Justice et Paix France, militant des droits humains, observateur indépendant et autodidacte passionné de la vie politique indonésienne.
Paris - France
Le 28 septembre 2025, Biak a accueilli un vol international Airnorth, symbole d’ouverture touristique. Mais derrière fleurs et danses, la Papouasie occidentale reste une région sensible : l’accès à l’information reste limité, et l’ouverture aérienne ne reflète pas encore une ouverture sociale ou politique réelle.
Face à la catastrophe humanitaire à Gaza, l’Indonésie envoie 12 millions de dollars d’aide alimentaire via le PAM. Mais pendant que la population souffre sous les bombardements et le blocus imposés par Netanyahu, la communauté internationale reste trop silencieuse, rendant chaque geste insuffisant.
En Indonésie, on n’affronte pas la police : on l’applaudit. Les syndicats deviennent fan-club du chef, distribuent des nouilles en guise de droits sociaux et décorent la matraque de médailles. Bienvenue au pays où solidarité rime avec service d’ordre.
Le syndicalisme en Indonésie peine à s’unir malgré des luttes sociales anciennes et persistantes. Fragmentation idéologique, rivalités historiques, précarité de l’emploi et méfiance interne empêchent les confédérations de coordonner leurs actions, affaiblissant la capacité des travailleurs à peser collectivement sur les politiques économiques et sociales.
Haïr, c’est encore reconnaître l’autre. Mais l’ignorer, c’est l’effacer. Tandis que l’indifférence glace les cœurs, la vérité, elle, demeure souvent seule, abandonnée pour le confort des foules. Deux renoncements jumeaux qui minent l’humanité et appellent le courage de se lever, même dans la solitude.
Gustavo Petro, président de Colombie, descend dans la rue, défie les puissants et défend les opprimés, de la Palestine à New York. Emmanuel Macron, président de France, reste dans le protocole et la technocratie. Deux modèles opposés : courage et action contre inertie et confort administratif.
En Indonésie, le judol, ce jeu en ligne addictif, frappe surtout les classes moyennes‑inférieures déjà fragilisées par la crise économique. Entre promesses illusoires de richesse, manipulation par l’intelligence artificielle et spirale de dettes, ce fléau numérique détruit les foyers comme une drogue, mais en plein jour.
En Indonésie, le bizutage reste ancré dans la vie scolaire et universitaire, malgré les interdictions officielles. Héritage des structures autoritaires de l’école coloniale, il perpétue humiliation et violence, reproduisant un cycle où chaque génération transmet à la suivante la culture de la soumission.
Anatole France écrivait : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels. » Un siècle plus tard, sa formule garde une brûlante actualité. Derrière les discours patriotiques, les guerres révèlent souvent les intérêts économiques et stratégiques des puissants, tandis que les peuples paient le prix du sang.
Ce matin au marché du dimanche, deux missionnaires évangéliques annonçaient la « bonne nouvelle » : « Jésus vous aime. » Un militant de Lutte Ouvrière leur a répondu sèchement : « Mais Jésus ne vous sauvera pas des bombes. » Anecdote révélatrice d’un choc entre salut céleste et lutte sociale, entre foi et justice terrestre.