Lien pour la première partie de l'article : https://blogs.mediapart.fr/edition/lescarbille/article/280418/les-shaf-courent-sous-la-casaque-sioniste-cette-fois-ci
Les SHAF courent sous la casaque sioniste,(Partie2)
Insuffler une peur irraisonnée.
Dans la mouvance sioniste française – au sein des SHAF [1] et en dehors – chapeautée par le CRIF, il y a BHL, Finkielkraut [10] , Zemmour [11], Meir Habib, Mme Badinter [12] mais aussi le BNVCA [5]. Ils participent tous de cette dynamique coupable visant à semer les grains de la discorde entre Français.
Comment ? En soufflant sur les étincelles que le vent mauvais importe du Moyen-Orient ; en insistant sur ce qui diabolise l’autre et jamais sur ce qui rapproche. L’escarbille, club Mediapart, note : « La spécialité des sionistes français consiste à puiser, dans l’histoire du malheur des juifs, leurs aïeux, les arguments qu’ils savent redoutablement efficaces pour nourrir, par projection, la synthèse d’un islam repoussoir. La détestation recherchée du musulman a pour but la déconsidération de l’Arabe et, par transitivité, celle de la cause palestinienne. C’est de « bonne guerre » me rétorquerait-on. Dans l’intérêt d’Israël, assurément, mais pas dans l’intérêt de la France, ni dans l’intérêt des Français - pas même dans celui des enfants juifs français » [13]
Partant des définitions d’Anna Arendt, L’escarbille, club Mediapart conclut « Un examen attentif montre que le sionisme de ces dernières années n’a fait que ripoliner [le] legs de l’histoire. De l’antijudaïsme d’antan, il préserve l’exclusivisme juif - le syndrome de Massada disent certains- sorti des assemblées rabbiniques, en réaction. De l’antisémitisme, il cultive l’horreur de la Shoa. Jouant sur ces deux tableaux, le sionisme se donne pour mission de préserver activement cette dichotomie (il y a les juifs et il y a les autres) savamment entretenue à travers les âges et scellée par l’holocauste : il cultive ainsi la spécificité juive et son corollaire, la peur atavique, exacerbée par l’horreur de la Shoa, pour contraindre les citoyens israéliens et la diaspora juive à l’unité derrière sa bannière » [14].
Une ingérence constante israélienne dans la vie des Français , par le truchement du CRIF et autres institutions , joue sur le sentiment de danger pour contraindre nos compatriotes juifs à s’abandonner au licou puis au repli dans les clos de Panurge du communautarisme, sinon à faire leur alya ( Israël a besoin de chair à canon pour ses futures guerres et estime aussi devoir gagner la bataille des berceaux [15] ).
Une fumisterie
Philippe Val se fait procureur aux réquisitoires expéditifs et ose ce que la République n’a jamais osé : imposer la réécriture d’un texte fondateur d’une religion [8] : « nous demandons que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés d’obsolescence par les autorités théologiques, comme le furent les incohérences de la Bible et l’antisémitisme catholique aboli par Vatican II, afin qu’aucun croyant ne puisse s’appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime ».
Notons que cette exigence outrepasse les limites de la loi de 1905 : même la République s’interdit de se mêler des dogmes de tel culte ou tel autre. La Constitution le lui interdit.
Par ailleurs, ceux qui se sont penchés sur la Bible (Ancien Testament ou Thora pour les juifs) peuvent témoigner qu’elle regorge d’horreurs en tous genres: c’est positivement « le pays du sang, des larmes et du fiel ».
Pour bien faire, Philippe Val, qui s’est bombardé « chevalier blanc » de l’antisémitisme, aurait dû, au préalable, « balayer devant la porte » du judaïsme ? Je n’ai pas entendu Philippe Val exiger qu’on apportât quelques corrections au vénérable livre (Bea, non sans malice, lui suggère quelques idées [16])
En l’espèce, les deux versets incriminés du Coran ne soutiennent aucunement la comparaison : c’est de « l’amateurisme ». La « palme d’or » , en matière d’horreurs, demeure dans les rouleaux sacrés de la loi mosaïque de la fille aînée du monothéisme.
D’aucuns pourraient croire que l’exigence de Philippe Val fleure bon l’ignorance. Il n’en est rien : elle est, au contraire, savamment construite pour atteindre un but : déclencher la polémique, donc le tollé médiatique indispensable à la promotion des intérêts des SHAF [1].
Sur le fond. Ces versets incriminés sont le 4ième et 5ième du chapitre 47 (dit Mohammed) : « lorsque vous rencontrez des infidèles, tuez-les et faites-en un grand carnage, et serrez fort les entraves des captifs », « Ensuite vous les mettez en liberté, ou les rendez moyennant une rançon, lorsque la guerre aura cessé …».
Et la guerre, n’en déplaise à Philippe Val, c’est le permis de tuer ses ennemis : l’islam n’a rien inventé en la matière.
De plus, ces versets datent de l’époque Koreïch, quand l’Islam naissant – une poignée d’adeptes autour de Mahomet - était encore incapable de s’opposer aux agressions des tribus mecquoises polythéistes et juives qu’il tentait de convertir. Pour des délits similaires, Jésus-Christ a été crucifié ; Mahomet et ses fidèles, eux, ont réussi à s’enfuir et rallier Médine.
Les versets que Philippe Val incrimine, ne visent pas spécialement les chrétiens ou les juifs, contrairement à ce qu’il insinue mais les infidèles. Or, les chrétiens et les juifs sont considérés comme « gens du livre », fidèles du message abrahamique. Ce sont des croyants .Certes moins parfaits que les musulmans, aux yeux des musulmans, mais des croyants quand même (on ne va tout de même pas pousser le fair-play jusqu’à dire que c’est le même plat présenté différemment : que vont penser les supporteurs ? Non, un tel fair-play serait inhumain).
Néanmoins , que Philippe Val et ses amis sionistes se rassérènent : ces versets ont été frappés du coin de l’obsolescence déjà du vivant de Mahomet : « Pas de contrainte en religion » était devenu le mot d’ordre de l’Islam triomphant : « vous avez votre religion et moi la mienne » Coran, chapitre 109, verset 6, «S’ils cessent de porter les armes contre vous et s’il vous offrent la paix, Dieu vous défend de les attaquer » Coran, chapitre 4 verset 92, « O enfants d’Israël ! Souvenez-vous des bienfaits dont je vous ai comblés ; souvenez-vous que je vous ai élevés au-dessus de tous les humains » Coran, chapitre 2, verset 116.
Nous sommes loin des transductions venimeuses du sieur Philippe Val, n’est-ce pas ?
L’appellation « gens du livre » est étendue aux Bahis sous le khalifat d’Omar. C’est ce dernier qui a mis sous la protection directe des souverains - décret de dhimitude (protection) - juifs, chrétiens et bahis.
Que ceux qui affectent des mines dégoûtées en parlant du statut de dhimis sachent que pendant que les bûchers de l’Inquisition proliféraient dans notre Europe, ce statut justement permettait aux juifs, chrétiens et bahis de vivre librement leurs religions en terre d’Islam.
Puisqu’on agite le cas des juifs, que nos nez délicats sachent aussi que lorsque le moment était venu de supprimer le statu de dhimis dans l’empire ottoman, ce furent les juifs eux- mêmes, autour du grand vizir Rabbi Haïm Nahum, qui insistèrent pour qu’il fût reconduit.
Enfin, je renvoie nos précieuses et nos précieux aux écrits de Thomas d’Aquin qui fut très critique à l’endroit de Mahomet, par comparaison au Christ, mais dithyrambique pour ce qui concerne le sens de la retenue et de l’équité dans l’Islam.
Rappelons que l’instrumentation de l’Islam à des fins guerrières salafistes, telle que nous la voyons aujourd’hui, n’a débuté qu’en 1979. Il y eut cette année-là le déclenchement de la doctrine Carter [17] (en Afghanistan d’abord, puis dans tout le grand Moyen–Orient) , la prise d’otages (par des ikhwann wahhabites révoltés [18]) de la principale mosquée de la Mecque qui a tourné au bain de sang et l’arrivée sur le marché de la foi de la concurrence du shiisme duodécimain [19] devenu révolution par la vertu du khomeynisme.
Rappelons également que les dhimis étaient dispensés de l’effort de guerre (ils ont néanmoins participé à la défense de leurs cités durant les Croisades) ; en contrepartie ils étaient astreints à un impôt : la jizia. Nos courageux des plateaux de télévision, qui lancent des cris d’orfraie, n’ignorent pas qu’Israël applique, aujourd’hui, un statut similaire à ses citoyens arabes (20% de sa population).
Certes, Il est plus facile de s’attaquer au Coran, encore vagissant sous l’aile protectrice de l’ange Gabriel, qu’à la Constitution d’Israël sous celle, encore plus protectrice, du Parrain US. Alors cuvons notre honte et taisons-nous. Tchin, à la bonne vôtre !
sources:
[1] https://blogs.mediapart.fr/edition/lescarbille/article/170917/la-coalition-des-interets-particularistes-shaf-ou-l-aristocratie-du-moment
[5] https://www.bnvca.org/historique/
[8] http://www.leparisien.fr/societe/manifeste-contre-le-nouvel-antisemitisme-21-04-2018-7676787.php
[10]https://blogs.mediapart.fr/edition/lescarbille/article/021117/alain-finkielkraut-pris-au-collet-dans-une-boucle-de-logique
[11] https://blogs.mediapart.fr/edition/lescarbille/article/130916/quelle-hecatombe-si-le-ridicule-tuait
[12] https://blogs.mediapart.fr/edition/lescarbille/article/210717/elisabeth-badinter-un-creve-coeur-0
[13] https://blogs.mediapart.fr/edition/lescarbille/article/021117/alain-finkielkraut-pris-au-collet-dans-une-boucle-de-logique
[14] https://blogs.mediapart.fr/edition/lescarbille/article/031117/finkielkraut-dans-une-boucle-de-logique-episode-2
[15] https://www.mediapart.fr/journal/international/190418/ Israël-Palestine: l’enjeu de la démographie, CHLOÉ DEMOULIN, MEDIAPART.
[16] https://blogs.mediapart.fr/280128/blog/280418/la-fin-des-problemes-vue-par-bea
[17] https://blogs.mediapart.fr/edition/lescarbille/article/281216/moyen-orient-genese-du-chaos-et-si-y-regardait-de-plus-pres
[18] https://blogs.mediapart.fr/edition/lescarbille/article/130617/b-4-le-salafisme-wahhabite
[19]https://blogs.mediapart.fr/edition/lescarbille/article/130617/b-3-le-shiisme