Journaliste et chef de produit spécialisé en innovation éditoriale, j'étudie l'impact des médias synthétiques (deepfakes) sur la fabrique d'une culture visuelle numérique.
Paris - France
IA, deepfakes, réalités virtuelles et métavers, ces technologies nous proposent de nouvelles expériences qui vont chambouler nos vies. Les effets politiques, éthiques et culturels sont innombrables et…
méritent qu'on les documente. SYNTH vous propose d'explorer cet univers synthétique en formation.
"L'universalité des hommes se repaît de l'apparence comme de la réalité; souvent même l'apparence les frappe et les satisfait plus que la réalité même." Machiavel, Discours sur la 1ère décade de Tite Live (1513-1520)
Pour la première fois dans l’histoire des médias synthétiques, un deepfake est utilisé comme arme de démobilisation de forces armées. Si cette vidéo n’a pas atteint son objectif, elle laisse présager les futures applications dans d’autres types de conflits.
Le 24 février dernier, Vladimir Poutine déclenchait une offensive contre l’Ukraine. Ce nouveau théâtre d’opérations verra-t-il la montée en force des deepfakes ? Les médias synthétiques vont-ils jouer un rôle dans la guerre de désinformation qui se joue sur le terrain ?
Alors que la campagne présidentielle bat son plein, les candidats doivent redoubler d’inventivité pour se démarquer. L’un d’entre eux a trouvé la solution. Depuis janvier, son avatar synthétique répond aux questions des électeurs sur un site dédié et fait un succès d’audience, mais si vous pensiez à Jean Luc Mélenchon et son hologramme, vous faites fausse route.
Les NFTs (1) gagnent en popularité et font l’objet de toutes les spéculations. Opensea, une plateforme dédiée à la vente de ces NFT, abrite un certain nombre d’entre eux dont les références racistes font froid dans le dos.
Fin octobre 2021 se tenait la première conférence en ligne du groupement Synthetic Futures créé par Chris Umé et Henry Ajder entre autres. L’un a réalisé le deepfake @DeepTomCruise l’autre, après avoir travaillé pour Sensity.ai et rédigé un rapport sur les médias synthétiques, travaille désormais pour Metaphysic.ai qu’a justement créé Chris Umé… un petit monde.
France 3 s’apprête à lancer une nouvelle émission produite par Thierry Ardisson, intitulée « Hôtel du Temps », qui fera un usage intensif des deepfakes pour ramener à la vie des célébrités décédées dans des interviews exclusives.
Les États-Unis montent une Task Force (une force opérationnelle pour une mission temporaire) dédiée aux deepfakes qui devrait entrer en action à la fin de l’année. Chargée de travailler sur la question des médias synthétiques, elle implique un certain nombre d’administrations et d’acteurs issus du civil et notamment des médias.
« Roadrunner: A Film About Anthony Bourdain », le documentaire de Morgan Neville, utilise une voix synthétique d’Anthony Bourdain pour lui faire lire un email envoyé peu de temps avant son suicide. Le New Yorker s’empare de l’affaire et c’est un débat éthique qui s’engage autour de l’usage des deepfakes dans les documentaires.
Mort dans un tragique accident de la route en 1955, James Dean incarnera très prochainement Rogan, dans « Finding Jack ». Le temps d’un film, les médias synthétiques vont ramener la légende de La Fureur de vivre d’entre les morts. Plus qu’un évènement, c’est une véritable révolution que le monde du cinéma et la communauté des actrices et acteurs s’apprêtent à vivre.
Comment vivre avec les deepfakes ? Les tentatives de régulation de l’usage des médias synthétiques politiques et des deep-porns dominent pour le moment. Pourtant les questions ne concernent pas uniquement les atteintes à la démocratie ou aux victimes de sextorsion et demandent une réflexion juridique sur les futures questions légales que soulèvent les médias synthétiques.