Le blog de Grégory Lebert

Si à gauche nous souhaitons réellement servir l'intérêt général et gouverner la France, il n'y a d'autre alternative que de nous rassembler et de dépasser ce qui nous paraissait hier indépassable. Cela va demander des efforts à chacun, à commencer par certaines figures emblématiques qui devraient libérer un peu de place.

On a voulu faire croire aux Françaises et aux Français qu’il existait un barrage républicain contre l’extrême droite qui met en péril la cohésion de notre société. Avec le vote de la loi Darmanin, nous vérifions aujourd’hui que la majorité présidentielle comme le reste de la droite courent derrière le RN au mépris des valeurs humanistes de notre pays et du pragmatisme le plus élémentaire.

Avec des indignations à géométrie variable de part et d’autre de l’échiquier politique, on peut se demander, au-delà des tactiques de récupération, s'il existe un réel souhait de comprendre ce qui se déroule sous nos yeux. Il paraît pourtant évident que la mesure et la compréhension sont indispensables pour aller vers la paix. A moins que nous ne désirions autre chose.

Flambée de violences urbaines après la mort d'un ado lors d'une intervention de police qui n'aurait pas dû se dérouler ainsi... Flambée de violences verbales dans les médias et sur les réseaux... L'émotion semble guider les réactions, dans une sorte de diarrhée verbale teintée de petites jouissances à avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Aucun «camp » n'est épargné...

Au cours d’un mouvement social comme celui que nous vivons actuellement et qui dure depuis près de 3 mois, la fatigue s’accumule et peuvent s’installer le doute, le découragement pour certain·es, voire même une sorte de résignation et de désir de retrouver une certaine tranquillité. Nous sommes pourtant à un moment décisif.

Diffusées en continu sur les chaînes d'infos, les images de violences à Sainte Soline focalisent sur l'attente de condamnations en bonne et due forme des actions violentes. Peut-on le faire en occultant ce qui les a motivées?

Nous sommes à la veille d’une mobilisation qui s’annonce de grande ampleur contre la réforme des retraites. Comme en 2010 qui avait rassemblé nombre de travailleurs.ses, à travers 8 grandes manifestations… avant qu’elles ne s’étiolent et que les états-majors des organisations syndicales de l’époque n’abandonnent progressivement le combat. La situation sera-t-elle différente cette fois ?

Alors que la COP 27 s’est achevée et que nous nous dirigeons vers une élévation des températures moyennes de 2,4 à 2,8°C à la fin du siècle, la panique devrait nous habiter et des révoltes éclater. Au lieu de cela, nous sommes engourdis et menons nos vies comme si du néant allait surgir une miraculeuse solution.