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Los Angeles Plays Itself (trailer) © The Cinema Guild
Le regard critique de Thom Andersen est celui d'un communiste américain. On le comprend à la manière de comparer riches et pauvres, donc les blancs et les autres, d'analyser l'économie de tous ces crimes. D'autre part, ce documentaire de montage est une mine pour cinéphiles. Parmi les 200 films cités le long des 2h50,combien vous auront échappé...
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"C'est la barbe !" répond Sacha Distel quand Maurice Chevalier entonne "Pense aux mille plaisirs du monde et pense aux mille désirs qui nous agitent, le possible est sans frontières, et l'on découvre cent mystères en route". Paroles de la comédie musicale Gigi de Vincente Minelli, d'après Colette, traduites par Boris Vian. C'est la barbe ! Comment l'entendre ici ?
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Je republie cet article du 7 octobre 2020, parce que l'Azerbaïdjan continue de bombarder le Haut-Karabagh, enclave arménienne en territoire azéri, et que j'ai regardé Aurora, l'étoile arménienne, un très beau documentaire d'animation sur le génocide arménien. Inna Sahakyan intègre des documents d'archives, des séquences animées et Auction of Souls, fiction de 1919...
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Jusqu'au coup de théâtre final, Deep End est un film de faux-semblants où les apparences rivalisent d'ambiguïté. La comédie initiatique révèlera un drame de l'adolescence et les personnages dévoileront une cruauté inattendue. On oublie facilement que les contes de fées sont souvent cruels et tragiques...
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Pour cette promenade, Joris Rühl a invité un autre clarinettiste, Xavier Charles. Leurs sons multiphoniques sont délicats. La forêt est parfois menaçante. Il aurait fallu surveiller la météo. Se joignent à eux l'accordéoniste Jonas Kocher et le percussionniste Toma Gouband, donc d'autres anches, battantes cette fois, et des sons organiques : galets, feuillage, peaux, métaux...
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En entremêlant fiction (Boris Karloff dans un rôle qui lui ressemble) et réalité (le tueur de masse inspiré par Charles Whitman) dans la présentation de l'épouvante, Bogdanovich souligne la schizophrénie américaine dans son rapport à l'horreur. La violence est intrinsèque sous une couverture bien pensante...
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Jouant aux dix films à emporter sur une île déserte, l'exercice est un peu vain, mais il peut fournir des pistes. Les choix, forcément subjectifs, renvoient à l'histoire de chacun. Le cinéma a tout à voir avec le souvenir et le fantasme, l'identification à des histoires vécues et les perspectives que l'on se donne encore...
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Si le mot « stakhanoviste » peut désigner une personne très efficace, volontaire et abattant une quantité de travail hors normes, je crains fort d'être associé au mineur du Donbass, héros du travail socialiste, Alekseï Stakhanov. Or je me demande si ma manière de faire les choses ne tient pas surtout d'une névrose obsessionnelle qui me pousse par ailleurs à dormir très peu...
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Délais et réverbération, ces effets jouent avec la durée, un temps élastique, comme du verre qu'on file à 1200° et qui devra refroidir pour que se révèle sa transparence. Lorsque Tomorrow Starts Tonight, se termine, il est difficile de lui faire succéder autre chose que le silence. Aux cordes électriques de David Fenech se superpose la trompette de Rhys Chatham...
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L'abîme crée le vertige. La recherche infinie de l'innocence, la force de ne pas savoir, la nécessité d'inventer. Celles et ceux qui vous évoquent citent ceux qui m'ont fait. Certains du moins, qui me sont si chers. Goya, Hugo, Michaux, Vercors et tous les inconnus qui ont glissé leurs œuvres sous le lit de l'institution que les hébergeait...