La situation de la culture est conditionnée par le jeu de trois forces : l’effort de garantir la santé publique, l’effort de satisfaire les exigences privées des capitalistes, l’effort d’accroître la puissance de l’État. Toutes les bizarreries, les contradictions, les absurdités apparentes, se laissent expliquer par une combinaison variable de ces trois éléments.
L’ordre masculin repose sur la menace perpétuelle d’un anéantissement pas total mais presque. Il faut que les dominées soient persuadées de leur faiblesse, à chaque instant. Sur quoi repose l’autorité masculine ?
La violence élevée de la répression policière a pour fonction de former un abcès de fixation dans la guerre des signes qui dissimule la guerre des ultra-riches contre tous les autres, et la transformation des outils démocratiques en leurres oscillant entre divertissement et diversion.
La liesse footballistique massive, d’apparence spontanée, est certes un aspect d’une vaste opération d’aliénation démarrée au XIXe mais avec une bifurcation nouvelle.
À Bure, mercredi 20 juin 2018, les arrestations, perquisitions, fouilles, garde à vue de militants et même d’un avocat, s’ajoutent certes à des années de violences symboliques et réelles contre les opposants à la poubelle nucléaire que le pouvoir veut imposer par tous les moyens.
L’histoire est limpide et, excepté le cannibalisme final, relativement commune pour la conscience historique actuelle – laquelle est bien éloignée de l’homophobie d’avant les années soixante.
L’écriture apparemment autobiographique d’Annie Ernaux est la liaison instable et contradictoire d’une clinique et d’une narration, d’une radiographie et d’un enthousiasme. L’aspect clinique exclut l’émotion, sauf en tant que fait à analyser, tandis que le récit implique une adhésion à la joie de lier et de rassembler, provoquant aussi une sorte de banalisation (1).
Le texte, où l’on devine la présence de Tchekhov et de Dostoïevski, raconte une histoire d’art et de souffrance, sans perdre la terre des émotions primordiales, ni la légèreté d’un humour oscillant entre la farce douce et le rire grinçant.