Nombre de sandinistes de la 1ère heure s'opposent au régime criminel et liberticide Ortega-Murillo auNicaragua. Certains ont été arrêtés, d'autres sur le point de l'être, d'autres encore vivent en exil
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y a un peu plus d’un an, nous avions publié un article sur la page Facebook « SOS Nicaragua – Bélgica » (1), article commençant par :
« Aujourd'hui, ils/elles sont d'un "certain âge" mais n'ont pas renoncé aux idéaux de leur jeunesse. Et c'est bien pour cela qu'ils ne se reconnaissent pas dans le régime Ortega-Murillo. Au fil des années de nombreux dirigeants et militants sandinistes de la 1ère heure (2) se sont distanciés du FSLN d’Ortega. Certains, dès les années ’90, d’autres plus tard, en particulier lors de la répression sanglante des manifestations d’avril 2018. » (notre article du 20 mai 2020 : https://www.facebook.com/nicaraguabelgica/posts/142455910674586 )
Parmi ces sandinistes de 1er plan que nous citions (voir cet article pour en savoir plus sur eux),
- trois ont été arrêtés le 13 juin dernier : Dora María Téllez (3), Hugo Torres Jiménez (4) et Victor Hugo Tinoco (5)
- deux au moins viennent de s’exiler pour échapper à une arrestation imminente : Carlos Fernando Chamorro (6) et Luis Carrión Cruz (7)
- au moins quatre se trouvent à l’étranger depuis plusieurs mois voire depuis 2018 et ont annoncé qu’ils ne rentreraient pas vu les risques encourus : Sergio Ramírez Mercado (8), Oscar René Vargas, Carlos Mejía Godoy et Luis Enrique Mejía Godoy
- quatre sont particulièrement menacé(e)s : Mónica Baltodano Marcenaro, Vilma Nuñez de Escorcia, Henry Ruiz Hernandez (7) et Carlos Tünnermann Bernheim, étant donné qu’ils sont très actifs dans leur critique du régime et, à notre connaissance, encore au Nicaragua
- Ernesto Cardenal est décédé en mars 2020
Bien entendu, bien d'autres sandinistes de la 1ère heure sont dégoûtés de ce qu'Ortega a fait du FSLN et révoltés par la répression qui s'est abattue sur le peuple du Nicaragua depuis avril 2018. Ceux et celles qui osent élever la voix contre le régime risquent, eux aussi, de se retrouver en prison.
Francis J. Toussaint
SOS Nicaragua - Belgique
En 1995, Sergio Ramírez, Dora María Téllez, Hugo Torres et Victor Hugo Tinoco et d'autres sandinistes dissidents ont créé le "Movimiento Renovador Sandinista" (MRS), rebaptisé "Unamos" au début de cette anné. Le 13 juin dernier, en même temps que Dora María Téllez, Hugo Torres et Victor Hugo Tinoco, trois autres membres de la Direction d'Unamos ont été arrêtées : Suhen Barahona (présidente), Ana Margerita Vigil et Tamara Dávila..
(1) pour suivre l’actualité nicaraguayenne en français : https://www.facebook.com/nicaraguabelgica/ , la page Facebook de « SOS Nicaragua – Bélgica »
(2) ou "compagnons de route" dans les années '80 comme Carlos Fernando Chamorro
(3) « comandante guerrillera » dans la guérilla sandiniste durant les années ’70, ministre de la Santé dans le gouvernement sandiniste des années ‘80
(4) « comandante guerrillero » dans la guérilla sandiniste durant les années ’70, général dans l’Armée Populaire Sandiniste créée en 1979 après la chute de la dictature somoziste
(5) guérillero sandiniste durant les années ’70, vice-ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement sandiniste des années ‘80
(6) directeur du quotidien sandiniste « Barricada » de 1979 à 1993
(7) Luis Carrión Cruz : « Comandante de la Revolucion » et un des 9 membres de la Direction Nationale du FSLN durant les années ’80, de même que Henry Ruiz Hernandez
(8) un des 5 membres, avec D. Ortega, de la “ Junta de Gobierno de Reconstrucción Nacional” de 1979 à 1985, vice-président du Nicaragua de 1985 à 1990 après l’élection d’Ortega à la Présidence
Ce 15 mars, la Délégation du Parlement Européen pour les relations avec les pays d’Amérique Centrale a eu un échange de vues « sur la situation politique et des droits de l’homme au Nicaragua en vue des prochaines élections », prévues le 7 novembre prochain..
Un point important : quid des sanctions contre des responsables du régime ? Des sanctions réclamées par le Parlement Européen.
Le 7 novembre prochain, les Nicaraguayens seront appelés à participer aux élections présidentielles et législatives. Dans l’état actuel, ces élections seront une farce, comme c’est le cas depuis les élections municipales de 2008 (les premières élections depuis le retour d’Ortega au pouvoir) *. Et le trucage des élections n'a cessé de s'aggraver depuis lors...
Le 21 décembre 2020, Sergio Beteta Carrillo est arrêté alors qu'il menait une action contre le régime. Il risque 16 ans de prison pour détention d'arme et de drogue ! Son cas est emblématique de l'actuelle politique de répression du régime Ortega-Murillo : criminaliser les opposants arrêtés en leur imputant des délits de droit commun sur base de dossiers fabriqués.
Le 8 octobre 2020, le Parlement Européen a adopté, à une très large majorité (1), une résolution (2) condamnant les violation des droits humains au Nicaragua et demandant au Conseil Européen de sanctionner « rapidement » d'autres responsables du régime, « y compris le président [Ortega] et la vice-présidente [Murillo] ».
Il y a actuellement 114 opposants en prison au Nicaragua, vivant dans des conditions inhumaines et sans cesse maltraités. La nourriture y est infecte et insuffisante. Et les autorités pénitentiaires ne leur fournissent pas les produits d’hygiène de base. C’est à leurs familles de tenter de leur fournir de quoi survivre. Or, ces familles sont souvent dans des conditions financières précaires.
A 9 mois des élections, le régime Ortega-Murillo s'est doté d'une nouvelle loi pour persécuter les opposants. Une loi liberticide qui s'ajoute à d'autres votées en 2020 : la loi « bâillon » sur les soi-disant cyber-délits, la loi « Poutine » sur les soi-disant « agents étrangers », la loi d'"inhibition" visant à interdire à la plupart des opposants d’être candidats aux élections