Comme la croissance, certains imaginent le progrès infini. A l'échelle d'un petit humain, oui, on peut apprendre et s'améliorer toute sa vie. A l'échelle de l'espèce humaine, la bêtise du nombre finit par écraser la sagesse de quelques uns. Mais rien d'étonnant: ainsi est faite la Vie. On peut juste ne pas supporter la bêtise de ceux qui croient bien faire.
Il est probable que la société humaine est le théâtre d'un éternel combat entre dominés et dominants permettant de temps en temps un renversement de situation où les premiers deviennent les seconds, ignorant ainsi la notion de justice qu'on voudrait y accoler. Il n'en est pas moins vrai qu'à certains moments de l'Histoire l'injustice y est plus criante qu'à d'autres.
Le ridicule ne tue pas, dit-on. En ce moment si, quand-même. La réalité dépasse toutes les fictions et le ridicule des salauds qui n'ont plus peur de prendre les postures les plus insensées fait tous les jours des victimes. Peut-être depuis plus longtemps qu'on ne le pense. Peut-être même depuis toujours.
Dans une république bananière le président et ses dévoués ont tous les droits, les citoyens juste celui d'être d'accord avec eux ou de fermer leur gueule. Croire que la France n'en est pas une parce qu'il y a encore quelques institutions debout, c'est ignorer toutes les ignominies que le régime Macron se permet en toute impunité.
La mythologie du courage tiens plus de la mythomanie des survivants. Oui, des gens sont morts pour notre liberté et quelques autres ont risqué leur vie. La plupart sont restés regarder de derrière leurs fenêtres, bien au chaud, puis se sont empressés de fleurir les monuments aux morts pour faire croire qu'ils étaient les camarades des sacrifiés.
J'avais défini il y a quelque jours le mot populisme, sans préciser que je l'applique à tous les hommes et femmes politiques. Oui, depuis longtemps sans doute, être chef consiste à flatter le soumis pour en stimuler en retour sa flagornerie et son dévouement. Et il y a une raison mathématique à cela: la quantité d'imbéciles.
Nous vivons une drôle d'époque où les fascistes accusent leurs opposants de fascisme sans que, dans le confusion générale, quiconque s'offusque de la confiscation sémantique.
"Pas de violence, sinon vous serez puni". Ainsi cherche-t-on à apprendre à nos enfants que s'ils n'ont plus d'autre recours que la violence, il faut se soumettre. Mais que peuvent nos enfants face aux criminels libres de détruire leur avenir tels des savants fous ?
Comme pour toutes les armes, il n'y a pas besoin d'être très intelligent pour pratiquer la propagande. Il suffit d'y mettre toute son énergie. Evidemment il y a des professionnels du sujet et, lorsqu'on est un état qui y investit tout son appareil militaire et de renseignement, le résultat va jusqu'à l'effacement des mots. Résister, c'est essayer d'en garder le souvenir.