Le prévenu a volé une banane, une clémentine, un peigne, de la crème hydratante et du bain de bouche. La sécurité a appelé les gendarmes. L'interpellation s'est mal passée.
Le procureur demande un an de prison et cinq ans d’interdiction du territoire.
Suivi pour de graves troubles psychiatriques, le prévenu explique qu’il voudrait être hospitalisé en attendant son procès. Mais le tribunal préfère l’envoyer en détention provisoire à la prison de Seysses.
La présidente résume : « Vous sortez de prison, votre domicile est incertain, vous n’avez pas de travail déclaré, vous êtes sans ressources. À part ce que je viens de dire – et qui n’est pas très positif –, qu’est-ce que vous voulez dire au tribunal ? »
L’avocate défend son client : « Il était dans un état de panique où on n’arrive plus à réfléchir. C’est ce que j’appelle « l’effet chimpanzé » ! Il a fait tout cela certainement par bêtise, mais aussi en raison de son état psychique. »
La magistrate a son idée sur le trafic de drogue : « Il s’agit seulement d’aller d’un point A à un point B. On peut faire la grasse matinée, traîner avec ses copains. Ce n’est pas un travail où on risque le burn-out ! »
Le prévenu refuse de se laisser condamner sans rien dire et finit par agacer le tribunal : « Monsieur discute systématiquement toutes les infractions et tous les éléments de la procédure ! »
« On n’a aucun début d’explication ! La dangerosité de monsieur est certaine. Une expertise psychiatrique n’aurait sans doute pas été de trop. » On s'en passera bien pour envoyer le prévenu 18 mois en prison.
Dalil B. comparait pour menaces à l’encontre d’une avocate. Sa défense est bien embêtée : « Quand j’ai été appelée, on ne m’a pas indiqué que la victime était une consœur. Je ne suis pas sûre que j’aurais accepté si j’avais su. Je suis obligée de défendre monsieur, mais je ne veux vexer personne. »
Condamné à neuf mois de sursis avec une obligation de soins, le prévenu est à nouveau poursuivi. Il explique n’avoir jamais été contacté pour la mise en place du traitement. Peu importe, le juge de l'application des peines considère que la mesure a échoué et demande la révocation totale du sursis.
Le prévenu boit quand il a des crises d’angoisse. Elles ont commencé en prison. « C’était l’enfer à Seysses. »
La procureure l’avertit : « Si vous continuez à boire, vous allez passer le reste de votre vie à rentrer et à sortir ! » Et requiert 8 mois de prison.