Sursis et mesures éducatives au dossier, le procureur s’indigne : « Vous avez refusé de saisir ces mains tendues ! » Mais la pédagogie judiciaire, c’est fini. Le prévenu, tout juste 18 ans et 20 jours, peut enfin être jugé en comparution immédiate.
Le prévenu comparaît pour avoir vendu un gramme de cocaïne. La procureure s’agace : « Bracelet électronique, incarcération, sursis probatoire, on a tout essayé. Quelle peine choisir pour qu’il comprenne ? » Elle a son idée sur la question : douze mois de prison avec mandat de dépôt.
« Quand vous dites “Je travaille”, ça veut dire quoi ? — Chouf. — C’est ça, votre travail ? » Manuel R. acquiesce avec lassitude. La procureure triomphe : « Donc, quand vous dites que vous travaillez, ça veut dire que vous faites le guet ! »
Des rapports d’experts psychiatres sont fréquemment cités dans les audiences de comparutions immédiates. Écrits après un entretien souvent expédié en moins d’une heure – en prison le plus souvent –, ils prétendent pourtant déterminer si le prévenu est dangereux, ou s’il peut être soigné.
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Le prévenu comparaît pour agression sexuelle : place du Capitole, très alcoolisé, il a mis la main aux fesses de deux jeunes femmes. L'expert conclut à l'altération du discernement mais considère qu'il n'est pas soignable. La procureure veut donc l'exclure.
Samir B. est accusé d’avoir jeté des cailloux en direction des forces de l’ordre lors d’une des nuits de révolte qui ont suivi la mort de Nahel Merzouk, tué par un policier. Il ne reconnaît pas les faits et demande à être jugé le jour même.
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448 personnes incarcérées la semaine qui a suivi la mort de Nahel Merzouk. Retour sur vingt ans de répression des mouvements sociaux à grands coups de comparutions immédiates.
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Le prévenu raconte avoir été tabassé par la police. La proc a une solution : « Si ce monsieur estime avoir été brutalisé, il peut toujours porter plainte. » Dans le public, certain⋅es ricanent d’un air sceptique, la présidente explose : « Ça suffit ! Tout le monde dehors ! »
Le prévenu a refusé de donner son identité et ses empreintes en garde à vue. Le procureur juge incompréhensible cette « défiance à l’égard de la justice française », il demande son incarcération.