Neurochirurgien écrivant de la poésie, militant pour la Démocratie par & pour le Peuple, pour La Sociale, pour l’Hôpital Public et contre les armes (sub)létales
Besançon - France
Recueil de textes né au cœur des ronds-points et des manifestations de Gilets Jaunes, il témoigne de ce combat historique, par le biais d’une évocation poétique sans concession de la répression contre ce mouvement mais aussi de la ferveur et du courage des militants. Les droits d’auteur seront reversés intégralement au Collectif des Mutilés pour l’Exemple. Merci de votre soutien !
Tu aurais eu à peine 25 ans. On ne t’oublie pas. Sans justice on ne peut rien pardonner. PAS DE JUSTICE PAS DE PAIX dans les rues et sur les quais. SANS JUSTICE PAS DE PAIX dans nos coeurs inapaisés. ILS le savent aussi et c’est pour cela que ce soir, comme cet autre soir sur les quais de Loire, ils vont séquestrer la Fête de la musique et noyer la Liberté de danser. Par L Thinès et C Jurado.
Le soin:
le soleil dans les paumes
insuffle le printemps
bien au delà du bleu des gants,
des sourires d’oiseau
traversent le masque
embrumé,
des cils de libellules
battent et brisent la visière
de givre,
la main et le regard -
la perfusion
posée,
l’humain
dans la forêt du regard -
l’hiver
s’est envolé.
Surfer la grande vague pandémique est un art rare et dangereux. Ici pas de place pour l’improvisation, pour l’amateurisme, pour l’inconsistance, pour la forfanterie. Être prêt et entraîné. Analyser la lame, interpréter, diagnostiquer, tenir la crête un bref instant puis s’élancer au moment le plus opportun. Ne pas quitter l’horizon de la plage.
Mendiants
asphyxiques,
ils tendaient la main,
ils suppliaient sur la berge
de leurs grands yeux ouverts.
Et ce simple virus, qui allait,
nous réapprenait
l’air.
Sylvain Tesson : «Subitement, on a moins envie d’aller brûler les ronds-points, non ?». Cette petite phrase provocatrice me fait penser à cette phrase que certains ont peut-être oubliée, c’était à Mantes-la-Jolie: « Ah, voilà une classe qui se tient bien sage… » Parole violente pour tous ceux qui ont vécu la répression, les mutilations, la prison. Indigne d’un écrivain reconnu.
En fin de semaine, l’inquiétude est là : la réanimation est occupée à 80%... il en faudra peu pour arriver à saturation. Ici, au sein de la tour Minjoz, on entend les bourrasques se rapprocher. On sait qu’à la frontière alsacienne, l’hôpital Nord-Franche-Comté a déjà sa réanimation remplie. Il n’y a maintenant plus aucun doute que la tempête s’abattra sur nous dans quelques jours.
Pourtant, ce mercredi 18 mars 2020, alors que la France est confinée, ici, entre les murs aseptisés de l’hôpital, tout est calme encore. Ou presque : 18 des 20 patients de soins intensifs sont oxygéno-dépendants maintenant et risquent de relever sous peu de la réanimation… La mer recule dans un silence qui vous glace jusqu’aux os. Un calme d’avant la déferlante. Inéluctable.
J’étouffe: un mort lors d’une interpellation… quoi de plus banal pour commencer l’année 2020 ? En bonus: la fakenews de la Préfecture de Police de Paris + collaboration des médias mainstream. Une clé d’étranglement sur un citoyen lambda qui nous pousse dans la sidération et l’horreur du quotidien de notre France. Pour ne pas sombrer, à la fin, un poème hommage à Cédric.