Tiens, pour sortir un peu de ma spécialité russe tout en restant dans la continuité de mon précédent billet. J'aime emmerder les gens qui n'arrêtent pas de pleurnicher : « Ouin, notre belle Langue Française est envahie d'immondes anglicismes » en leur répondant : mais non, les Anglais remboursent simplement leurs emprunts.
Les mots empruntés par le russe au français sont bien souvent évidents, et finissent souvent par « -et » : arbalet, etiket, bouket… D'autres, s'ils partagent cette terminaison caractéristique, surprennent par le décalage de sens qu'ils ont pu subir, libérés du carcan contextuel de leur langue d'origine.
URSS, fin des années '80. La Glasnost et la Perestroïka sont en marche : l'État est en passe de légaliser la dissidence, le rock et l'économie de marché. À Lioubertsy, une petite ville de banlieue ouvrière de l'Est de Moscou, un certain groupe de jeunes gens n'apprécie pas les changements : « À ce train-là, encore un peu, et ils autoriseront la drogue et les pédérastes ».
Je ne pensais pas un jour avoir l'occasion d'écrire une suite de ce vieux billet, mais force est de constater que niveau tolérance, de l'autre côté du Baïkal, parmi les élus de la lointaine ville de Tchita, ça ne s'améliore pas trop. Après les SDF, c'est au tour des homosexuels d'être la cible d'un député qui ne mâche pas ses mots.
J'ai tant envie de vous parler de notre fier système :Je pense que chacun de vous me soutiendra sans problème.Y'en a qui disent : « En Occident, l'est tellement belle la vie »Celui qui ose me sortir ça, j'en fais de la bouillie !
Méta-billet : y'a plein (trop) de liens à cliquer, et ne vous inquiétez pas si vous ne préférez pas forcément ceux que cette chanson glorifie à ceux qu'elle dénigre. On pourra coller au groupe Sektor Gaza nombre d'étiquettes (les plus communes étant celles du punk et de la pop), eux-mêmes ont utilisé « punk-rock-bouseux-jazz », mais le plus bref serait : « glasnost-rock ».