Bonjour, je vous viens de Bobrouïsk [1],J'suis un gourou, dans votre langue ça veut dire « professeur ».Je vais vous expliquer le sens d'la vie,J'suis un pro moi, sans dec', pas un amateur.
Le scénario est presque le même que lors de émeutes dans le centre de Moscou il y a presque trois ans, décembre 2010 : un jeune russe « ethnique » est tué dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 octobre dans le sud de Moscou, d'un coup de couteau alors qu'il « rentrait chez lui avec sa copine ». Cette dernière identifie le meurtrier comme étant « originaire du Caucase ou de l'Asie Centrale », une photo du suspect est diffusée sur Internet. Dimanche 13 octobre dans l'après-midi, réclamant son arrestation et « excédés par l'inaction de la police », quelques centaines de jeunes nationalistes, accompagnés par des habitants du quartier « Biriouliovo », prennent d'assaut d'assaut le centre commercial « Biriouza » et un entrepôt de légumes, « repaires connus d'immigrés clandestins ».
Combien de temps aura duré la démocratie en Russie ? Pour les plus optimistes, une petite vingtaine d’années, jusqu’à l’approche du troisième mandat présidentiel de Vladimir Poutine ; une majorité s’accordera à dire qu’elle était déjà grandement compromise à sa prise du pouvoir en 2000 ; pour les plus pessimistes, comme l'économiste russe Andreï Illarionov, Eltsine et ses comparses auraient déjà fait tout le travail en 1993, alors que VVP était occupé à porter les valises à la mairie de Saint-Pétersbourg.
En lien avec un de mes précédents billets : la chanson « Maman, j'aime un liouber » est une création originale du groupe DDT, mais son refrain s'inspire de cette vieille rengaine russe, « Maman, j'aime un voyou [1] », chantée, entre autres, par Aliocha Dimitrievitch.
Le 2 août, c'est la journée du parachutiste en Russie et dans de nombreux autres pays de l'ex-URSS. Extrait de l'émission ukrainienne "Kyiv Vechirnij" ("Kiev, le soir")
Tiens, pour sortir un peu de ma spécialité russe tout en restant dans la continuité de mon précédent billet. J'aime emmerder les gens qui n'arrêtent pas de pleurnicher : « Ouin, notre belle Langue Française est envahie d'immondes anglicismes » en leur répondant : mais non, les Anglais remboursent simplement leurs emprunts.
Les mots empruntés par le russe au français sont bien souvent évidents, et finissent souvent par « -et » : arbalet, etiket, bouket… D'autres, s'ils partagent cette terminaison caractéristique, surprennent par le décalage de sens qu'ils ont pu subir, libérés du carcan contextuel de leur langue d'origine.
URSS, fin des années '80. La Glasnost et la Perestroïka sont en marche : l'État est en passe de légaliser la dissidence, le rock et l'économie de marché. À Lioubertsy, une petite ville de banlieue ouvrière de l'Est de Moscou, un certain groupe de jeunes gens n'apprécie pas les changements : « À ce train-là, encore un peu, et ils autoriseront la drogue et les pédérastes ».
Je ne pensais pas un jour avoir l'occasion d'écrire une suite de ce vieux billet, mais force est de constater que niveau tolérance, de l'autre côté du Baïkal, parmi les élus de la lointaine ville de Tchita, ça ne s'améliore pas trop. Après les SDF, c'est au tour des homosexuels d'être la cible d'un député qui ne mâche pas ses mots.