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Descendre dans la rue pour manifester revient déjà à troubler l’ordre. Mais que des femmes le fassent, c’est une subversion au carré car l'espace lui-même est genré. Bienvenue à l'exposition « Les femmes sont dans la rue ! », à Angers, une scénographie puissante et vivante avec archives, tableaux, photographies, street art, objets, trésors de manifestations et de luttes…
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D'accord ou non avec LFI, nous voulons montrer que l'accusation d'antisémitisme est une infamie politique: panique devant le Front populaire, diffamation contre une organisation combative, criminalisation du soutien au peuple palestinien. La lutte contre l'antisémitisme en sort affaiblie. À l’écoute des personnes qui ont pu être parfois heurtées, toute la gauche doit renforcer cette lutte commune.
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Éric Hazan n'aimait pas ce qu'il nommait un « communisme de caserne ». Son communisme à lui était libertaire. « Hacer por nostros mismos », disait-il en citant les zapatistes du Chiapas. Il était attentif à l’ « avènement d’obscurs » : des inconnus dans des comités, mandatés par le peuple révolté. Ces commencements, ces vies, femmes et hommes qui se lancent dans l'engagement. En hommage, quelques mots sur deux livres importants signés d'Éric Hazan, disparu le 6 juin.
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« Trop de féminisme tue le féminisme », « intégrisme », « lynchage », « maccarthysme », « Inquisition » : non, vraiment non. Rien ne va dans le texte publié sur un blog de Mediapart en soutien à Adrien Quatennens : ces caractérisations sont honteuses. Pourquoi ce texte outrancier se trompe sur toute la ligne.
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Cet article co-écrit avec Ugo Palheta évoque le déchaînement raciste et autoritaire qui a suivi le meurtre atroce de Samuel Paty. Ce déferlement de haine prend le tour très concret d’une instrumentalisation politique sordide: une stratégie du choc imposant des mesures inimaginables en temps ordinaire. Comment y réfléchir, comment y réagir?
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Entre charité et solidarité, la frontière pourrait sembler ténue. Elle ne l’est pas. La charité est en surplomb, inégal, hiérarchique, quand la justice sociale et l’égale dignité sont les piliers de la solidarité pratique qui est aussi politique. Celle que les forces de l’ordre nassent, intimident et répriment, comme à Montreuil le 1er mai, pendant qu’E. Macron ose nous parler de «jours heureux».
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Ce texte est né d'un enthousiasme, d'un espoir et d'une frustration. Enthousiasme devant le foisonnement des solidarités. Espoir devant tant d'affirmations que «rien ne sera comme avant». Frustration devant le manque de maillons entre l’urgence et le «monde d’après». Contribution à une très vaste discussion collective dont nous avons vraiment besoin.
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«Terrorisme intellectuel» apparenté à du «stalinisme», «stratégie d’entrisme», «ségrégationnisme»: n’en jetez plus. Dans la tribune des «80 intellectuels» contre la pensée décoloniale publiée par Le Point, la virulence de la vindicte n’a d’égale que l’appel à la censure. Entre l'indigne et l'infâme.
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Des châteaux qui brûlent, d'Arno Bertina, raconte ce qui, dans toute insubordination, grève ou rébellion, dessine les tâtonnements de la stratégie et les discussions qui font advenir des sujets agissants et puissants. Les grévistes se font actrices et acteurs de leur propre histoire. La scène se passe en Bretagne dans un abattoir, mais ce pourrait être n'importe où quand la lutte lève les verrous.
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Christine Angot nous traitera de « salauds » – comme elle l’a fait dans Libération. On aimerait pouvoir lui répondre que les salauds ne sont pas de ce côté. Auprès d’elle, c’est sans doute peine perdue. Mais au-delà, il est possible d’expliquer pourquoi, tout en luttant pied à pied contre le FN, sans relâche et sans concession, ce combat ne passe pas par le vote Macron.