Professeure agrégée honoraire, Docteure de l'Université de Rouen, Qualifiée aux fonctions de maître de conférences, Chercheure en sciences humaines indépendante, poète à ses heures
DIEPPE - France
L’été qui chez nous n’a même pas commencé touche déjà à sa fin, vents d’équinoxe trop frais accourus du nord-ouest, nuages gris et blancs, gonflés des pluies prochaines, soleil joyeux encore brûlant jouant à cache-cache en ce dimanche après-midi.
Ce sont vents d’indéchiffrable violence
qui accrochent aux griffes noires des arbres morts
leurs oripeaux de voyageurs sans foi ni loi
ce sont paroles outrageant le cœur de l’être
que prononça l’ange déchu qui vous habite
J’attends
qu’y a–t-il donc à attendre ?
les heures qui sonnent là-bas
à toutes les tours des villes d’Europe
effarouchant tour à tour les oiseaux du jour
J’espérais, passagère apaisée de ce blanc navire
Cingler vers un cap aveuglant de lumière,
Or nous voguons entre deux eaux, je transpire
L’enfer s’éternise, la fièvre m’emportera la première.
La plaine blonde sous les chaumes des moissons achevées attend le morne automne, les arbres dépouillés, leurs feuilles dispersées par la bourrasque, le départ des oiseaux migrateurs pour d’autres continents, l’annuelle débandade des hirondelles, un avenir plus que jamais incertain dans un monde rongé par la folie des hommes.
Condamnés à n’être l’un pour l’autre que mystère, énigme indéchiffrable – destin dévolu à tous humains, tous amoureux, tous amants, depuis que le monde existe – il n’est que bienveillance, compréhension, tendresse, intelligence, pitié, transcendance née de l’amour et plus puissante, sacrifice parfois, échange de paroles, pardon, pour tenter de se rejoindre.