Journal de classe. Ici, en Belgique, c'est comme ça qu'on appelle ce petit carnet - format A4 tout de même - où élèves et professeurs notent les événements importants, prennent les remarques (dé)plaisantes.1…
En somme, communiquent. Ils n'ont pas toustes en tête la polysémie du mot "classe" voire même du mot "journal" et c'est sur celle-ci que je joue. Plutôt que des rapports à ma direction, des coups de gueule en salle des profs ou un roman qui ne verrait jamais le jour, j'utilise mon Journal de Classe pour raconter ce qu'il s'y passe.
Et que s'y passe-t-il ? D'une, je suis professeur de Philosophie et Citoyenneté. Ca veut dire que j'ai un programme très large dans lequel il s'agit de piocher afin de faire de mon public celui d'une démocratie éclairée, douée d'esprit critique, d'empathie et de courage pour braver les injustices. Il y a mille chemins pour parvenir à cette fin et j'en propose ici une. Non pas comme un tuto à suivre mais comme une forme d'observation directe pour vous relater rien que ça : le quotidien d'un cours où l'on fait parler des élèves de douze à dix-huit ans.
La photographie en devanture ne représente pas l'établissement où je travaille actuellement et tout.e élève cité.e est bien sûr anonymisé.e.
Pas facile de parler de violences conjugales en cours. Pas facile, plutôt, de sensibiliser les élèves en rendant la chose concrète et en se demandant ce que chacun.e peut faire pour endiguer ces comportements meurtriers. Pas de solution miracle à vous proposer mais un retour d'expérience que j'ai trouvé presque concluant. Vos suggestions et questions sont les bienvenues en commentaire.
Elle arrive au pouvoir, on dit que c'est grave et mes élèves se demandent ce qui est grave. Eh bien, pas chose aisée dans le fond que de déconstruire la chose sans mettre les pieds dans le plat, que d'exposer les faits sans faire valoir sa vision du monde, d'identifier sans que ce soit vu comme du prosélytisme. Bref, j'ai parlé d'extrême-droite avec mes élèves, voici ce qu'il en ressort.
Les élèves rêvent. De vacances essentiellement. Comment leur faire rêver d'autre chose ? En lisant Hadrien Klent et s paresse pour tous, j'essaye de faire le pont entre leurs aspirations et celles de ce roman qui dégage nos horizons.
Une classe qu'on voit chaque semaine, c'est aussi l'obligation de leur parler - qu'on ait hâte de leurs réactions ou qu'on les craigne... Vous vous souvenez du flagrant délit d'homophobie ? Je reviens avec cette même classe pour donner un peu plus d'espoir quant à leur vision du monde.
Je suis professeur de Philo & Citoyenneté en Belgique, au secondaire. Cette semaine, comme toutes les semaines, j'ai fait des pieds et des mains pour faire parler mes élèves. Alors parfois c'est l'épiphanie et je suis trop content de trouver des cas qui me donnent espoir en la nature humaine. Parfois c'est la débandade et on ne sait plus ou se mettre. Deux poids, deux mesures, deux postures.
Par nils.savoye
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Depuis 2023 j’enseigne en Belgique où la philo vient avec la citoyenneté sous forme d’un heure par semaine. J'ai les 12-18 ans et ici je vous présente des réflexions sur le programme, ce que c'est qu'être jeune en 2024, les conditions de travail et tout ce qui se dit et fait en cours qui me parait valoir le détour. En somme, le compte-rendu hebdomadaire de mon observation participante.