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V.R. a 40 ans. Incarcéré dès l’âge de 18 ans, il a passé au total plus de treize années en prison. Derrière les murs, il a découvert l’usage qu’il pouvait faire du droit. Sorti en avril 2017, il a repris des études et entend poursuivre son combat pour le respect des droits des détenus.
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Comment se réapproprier ses pratiques professionnelles afin d’éviter le recours à l’emprisonnement ? Jean-Claude Bouvier, juge de l’application des peines à Créteil, pose ici les jalons d’une réflexion incontournable pour les juridictions soucieuses de résister au tout-carcéral. [Dossier "Les juges et la prison" 7/7]
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À Beauvais, le procureur Jean-Philippe Vicentini a initié un projet inspiré des « drug courts » – forme de justice thérapeutique née en Amérique du nord et développée notamment en Belgique et en Écosse. Un programme innovant en ce qu’il permet d’éviter les poursuites à l’encontre de personnes qui acceptent de s’engager dans un programme axé sur le soin et la réinsertion.
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Critiqué, menacé, l’article 723-15 du code de procédure pénale (qui permet l’aménagement des courtes peines avant leur mise à exécution) a, il faut en convenir, bien des défauts. Mais aussi son utilité. L’abolir, comme le souhaite le président de la République, sans revoir le fonctionnement de la justice pénale dans son ensemble, est risqué.
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C’est dans un puissant attachement à l’acte de punir, dans cette passion aveugle et collective pour la punition, que le « réflexe prison » des juges plonge ses racines. Une passion qui, certes, les dépasse, mais dont ils sont aussi le bras armé. Grand entretien avec Didier Fassin, professeur de sciences sociales à Princeton, auteur de "Punir, une passion contemporaine".
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Maud Schlaffmann-Amprino, avocate depuis 2014, défend des personnes incarcérées à la maison d’arrêt de Fresnes. Elle réagit à la décision du Conseil d’État du 28 juillet dernier qui, sur une requête de l’OIP, a constaté la violation des libertés fondamentales, mais refusé d’intervenir sur les causes structurelles des problèmes. Après un espoir douché, l’avocate refuse de se résigner.
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Emblème d’une justice expéditive, la comparution immédiate est la procédure qui condamne le plus souvent à la prison. Des affaires parfois complexes y sont jugées beaucoup plus rapidement que dans les autres procédures. [Dossier « La part des juges » 3/7]
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Plus d’une personne sur quatre qui dorment en prison n’est pas définitivement condamnée. Un chiffre qui en cache un autre : celui de la durée moyenne de ces détentions « provisoires », qui ne cesse d’augmenter. Cette mesure, qui devrait pourtant être exceptionnelle, fait l’objet d’un usage démesuré. Dans l’indifférence générale. Dossier « La part des juges » 2/7
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C’est incontestable : en France, on enferme de plus en plus, et de plus en plus longtemps. Les juges, rouage central de cette machine folle, en sont-ils les artisans volontaires ou les victimes plus ou moins consentantes ? Ont-ils le pouvoir d’y résister ? Analyse d’un engrenage peut-être pas si inéluctable. - Dossier «La part des juges» 1/7
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Comédien et musicien, Kemso est né et a vécu toute sa jeunesse en Île-de-France. Fleury-Mérogis, la Santé, Osny, Villepinte... La prison, il la connaît depuis qu’il a 20 ans. Aujourd’hui âgé de 37 ans, il nous raconte son séjour au centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly (Guyane) entre 2012 et 2015. Une détention rythmée par une violence omniprésente.