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Dans un court mais important ouvrage paru récemment, la sociologue Sarah Mazouz révèle les apories théoriques et pratiques qui découlent du refus de parler de race en France. À ce titre, ce livre est un outil de renouvellement démocratique publié à un moment charnière des luttes pour l’égalité de toutes et tous. J'en propose ici la recension.
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Que le vocable « islamo-gauchisme » fasse partie du vocabulaire de l’extrême droite n’est guère surprenant. Qu’il soit aujourd’hui martelé par des membres du gouvernement, la majorité des médias ou certains universitaires, est inacceptable dans une société pluraliste et libérale. Ce glissement sémantique indique une dégradation inquiétante de la nature du débat public en France.
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Ses critiques pointent du doigt ses manquements à la morale. Ses détracteurs ricanent de la place démesurée donnée à la nouvelle de sa mort, de la glorification du football, sport corrompu, raciste et sexiste. Les amateurs de football savent cela. Malgré tout, Diego Armando Maradona les a fascinés car il représentait l'un des liens ténus avec leurs rêves d'enfants émerveillés.
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Face aux attaques islamistes, le gouvernement tente de construire une union nationale qui repose sur l’identification « d’ennemis de l’intérieur » : les musulmans et leurs « alliés », les « islamogauchistes ». Cette stratégie nationaliste participe d’une attaque sans précédent contre la liberté d’expression.
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Si le respect est dû aux victimes des attaques terroristes, et s’il faut être solidaire des survivants, la liberté de critiquer l’humour désuet et l’islamophobie de Charlie Hebdo doit aussi être totale.
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Le président de LR, Christian Jacob, affirmait dimanche dernier : « on n’a pas de police raciste, ça n’existe pas ». Pourtant, les sciences sociales ont bien montré ces dernières années la présence du racisme dans la police. Pourquoi alors ce déni ? Il tient au refus de reconnaître la race, non comme réalité biologique bien sûr, mais comme construction sociale qui, de fait, classe les personnes.
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Pour la plupart d’entre nous, le confinement nous fait vivre le réel de manière fragmentée, isolée et virtuelle. Cette fragmentation est l’ennemie de la gauche. Sortir du confinement, ce sera avant tout retrouver cette sociabilité et l’esprit de communauté dont nous sommes actuellement privé-es.
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Après la défaite, le parti travailliste aurait tout à perdre à singer la droite conservatrice ou l’extrême-droite. C’est en restant fidèle à ses valeurs humanistes et ses politiques de solidarité qu’elle pourra remonter la pente. L'enjeu du travaillisme est d’essayer de réunir deux électorats : l’un culturellement libéral, l’autre pas. Ce ne sera pas facile.
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Si le scénario d'un Brexit sans accord se réalisait, le Royaume-Uni deviendrait une fois encore, après la révolution thatchérienne, le laboratoire européen d’une offensive antisociale d’envergure qui s’exporterait ensuite vers le continent. Boris Johnson pourrait s’appuyer sur une «internationale Brexit» composée de gouvernements populistes d’extrême-droite, tous farouchement anti-UE.
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En 1984, Diego Maradona, le footballeur le plus charismatique de l’histoire du football, rencontre Naples, la ville la plus charismatique d’Europe. Maradona est l’objet d’un amour fusionnel, obsessif et malsain. Il y prend d’abord goût avant d’en être épouvanté. Le cinéaste britannique Asif Kapadia vient de consacrer un documentaire remarquable aux années napolitaines du milieu offensif argentin.