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Le Brexit offre une version conservatrice, impérialiste et néolibérale de sortie de l'Union européenne. Le Lexit, très minoritaire, en propose la version sociale venue d’une gauche estimant qu’une politique socialiste n’est possible qu’hors de l’UE. Pourtant, le processus du Brexit ne cesse de montrer qu’il n’existe aucune sortie progressiste ou « de gauche » de l’UE.
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Loin de redonner au peuple la parole, et encore moins sa «souveraineté», le Brexit a été le coup de force de l'ultra-droite, qui a surfé sans vergogne sur une vague de mécontentement populaire (pauvreté, salaires, chômage, austérité, délabrement des services publics ; des questions du ressort des gouvernements nationaux et non de l’UE).
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Dans leur refus instinctif de toute forme de délégation et de représentation politique, les gilets jaunes chamboulent deux siècles d’action politique ; ils en piétinent les règles et la bienséance. Plus que toute autre chose, la grande nouveauté du mouvement pourrait se trouver là.
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Ni le souverainisme, ni le populisme, y compris dans ses variantes « de gauche », ne semblent proposer un approfondissement de la démocratie. Au contraire, ces notions tendent à remettre au centre de la vie politique des idées, des personnes et des dynamiques autoritaires.
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Je suis immensément heureux de la victoire des Bleus. Cette deuxième étoile sur le maillot des joueurs (un maillot évidemment que je n’achèterai pas) est un moment de joie. Pourquoi pas ? Et tant pis, si une certaine gauche politique et intello a encore demontré qu'elle était à côté de la plaque quand il s’agit de comprendre ces rares moments de joie collective.
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Se battre au sein de l’UE fait certes penser à la condamnation de Sisyphe. C’est une option terrible, mais l’autre option, la sortie, l’est encore plus. L’option de la sortie est d’autant plus dépassée que la social-démocratie néolibérale, partisane de l'UE actuelle, est en train de disparaitre.
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En 2012, Philip Roth annonçait qu’il cessait d’écrire et déclarait : « J’ai 78 ans. Je ne connais plus les États-Unis aujourd’hui. Je regarde ce pays à la télévision, mais je n’y habite plus. » Avant l’élection de Donald Trump et la recrudescence des populismes dans le monde, Roth voyait juste.
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Depuis la fin des années 1980, la question du hijab a pris un tour irrationnel en France. Pour sortir de l’impasse d’un débat stérile et trompeur qui relie le port du hijab au « respect de la laïcité », pourquoi ne partirait-on pas du point de vue des femmes musulmanes ? En France, comme en Iran.
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Emmanuel Macron est un Dominique Strauss-Kahn qui a réussi, celui-là même qui aurait dû remporter l’élection présidentielle de 2012. Macron est l’héritier de Mitterrand, de Fabius et d’Hollande. Il n’est pas étranger à leur histoire, il en est l’aboutissement. Le président incarne le PS néolibéral, c’est-à-dire le PS hollando-vallsiste, aujourd’hui en voie d’extinction. Et pour cause !
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Avec le projet de rééditer les pamphlets antisémites de Louis-Ferdinand Céline, on comprendra que le temps est venu de réhabiliter l'ensemble de son oeuvre. La «célinomanie» est un phénomène médiatico-littéraire mondain. Comme Ferdinand Bardamu, elle caresse l’air du temps populiste dans le sens du poil (antidémocratie, racisme et nationalisme), tout en prétendant nous en protéger.