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Billet de blog 24 août 2020

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Calais blogs : essai de périodisation

Revenons au but originel des textes que nous venons de publier ici, qui est d’accompagner une archive en ligne, constituée de deux blogs, concernant la situation des exilé-e-s à Calais. Et tentons une périodisation de la séquence qui va de février 2012 à juin 2017, c’est-à-dire de dégager des tendances, des articulations, des temps forts.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Suite (voir ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici et ) de l'histoire des blogs Vibrations Migratoires et Passeurs d'hospitalités. Il s'agit ici de courts texte visant à introduire le découpage retenu en périodes de temps. À noter que pour le blog Vibrations Migratoires le classement prévu des billets était à la fois temporel et thématique.

J'ai ajouté les liens vers les billets de blog regroupés par mois pour faciliter les recherches, l'idée initiale étant de faciliter l'accès aux informations contenues dans les deux blogs.

Enfin, répétons-le, Passeurs d'hospitalités est une archive ouverte, puisque le blog est toujours alimenté. Si j"ai arrêté ma périodisation au moment où j'ai quitté Calais, elle serait bien sûr à continuer.

Vibrations Migratoires

Mars – octobre 2012 : Le blog se cherche, le changement n’advient pas

Les premiers billets, datés du 29 février et du 16 mars, tournent autour de l’évacuation d’un squat. Suit un silence d’un peu plus d’un mois. Se suivent alors une série de « billets de campagne », interpellations dans le cadre de la campagne présidentielle. Puis un unique « billet de transition » après l’élection de François Hollande. En contrepoint la poursuite de la chronique des expulsions de squats et de campements et du harcèlement policier, qui se poursuivent. En juin, la publication de trois lettres adressées par La Marmite aux Idées aux ministres du logement, de l’intérieur et de la justice, en faveur d’un accueil digne, d’un arrêt du harcèlement policier et d’un retour à l’État de droit. Puis de juillet à octobre le blog chronique principalement les mobilisations solidaires et le harcèlement policier. À la fin du mois de septembre commence une campagne particulièrement violente d’évacuation des squats et campements, suivie d’une traque de plusieurs semaines pour empêcher les expulsé-e-s de se réinstaller et de se reposer. Même constat concernant les camps rroms, et des passerelles se créent entre les luttes. Le changement n’advient donc pas, et la politique qui prévaut depuis la fermeture du Centre de Sangatte continue – tout comme la persécution des Rrom-e-s.

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(Il y a une interruption de la publication du blog entre octobre 2012 et avril 2013)

Avril 2013 - janvier 2014 : Documenter les exactions, rendre sensible le quotidien

Vibrations Migratoires est un blog engagé par rapport à l’intolérable d’une situation faite à des personnes qui n’ont pas demandé à être là ni dans un tel contexte. S’il reflète parfois des éclaircies, à l’occasion par exemple du ramadan, il s’attache surtout à décrire, à rendre sensible la violence qui imprègne le quotidien, qu’elle prenne la forme de la précarité des conditions de vie, du harcèlement policier, de la destruction des lieux de vie, de la ségrégation, des multiples règles et violations des règles qui font obstacle à la sortie de l’errance.

Avril 2013 - janvier 2014 : Échos des résistances et de l’hospitalité

Ici aussi, Vibrations Migratoires a fait des choix, qui sont cohérents avec l’engagement de La Marmite aux Idées. Le travail quotidien des associations humanitaires y est très peu présenté. Il ne s’agit pas d’en minimiser le rôle et l’importance, mais il est l’aspect dominant présenté par les médias, avec souvent un regard qui fige les rôles en aidants et aidés. Priorité a donc été donnée à des formes moins visible de la solidarité, signes d’une implication multiforme de la population calaisienne, à des actions qui nous proposent des regards nouveaux ou originaux sur la situation, à ce qui permet de tisser des liens et des échanges, aux interpellations publiques pour que la situation change, à ce qui peut permettre de faire bouger les lignes. Parmi ces actions, celles des exilé-e-s, l’occupation par les Syrien-ne-s d’une passerelle d’accès au port, mais aussi après la fin de l’action leur volonté de continuer à porter une parole publique ; ou la prise de parole des femmes du squat Victor Hugo devant le risque de l’expulsion.

Avril 2013 - janvier 2014 : L’état de la société

Les débats qui agitent la société interagissent avec la situation des exilé-e-s : les logements vacants, la question de l’emploi. La perspective des élections municipales amène la maire de Calais à prendre des positions et à poser des actes ouvertement xénophobes, tandis qu’apparaît un groupe d’extrême-droite ouvertement « anti-migrants », qui se prétend représentatif du « ras-le-bol des Calaisiens ». La politique gouvernementale, et en arrière-plan plus large la politique européenne, est aussi présente, qu’il s’agisse du projet de loi sur l’asile ou de la venue à Calais du ministre de l’intérieur, qui signifie des annonces, des décisions, des conséquences sur le terrain. Les prises de position de certaines institutions, comme la DIHAL (Délégation interministérielle à l’Hébergement et à l’Accès au Logement), le Défenseur des Droits ou la CNCDH (Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme), ouvrent d’autres pistes.

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Suivent en février et mars 2014 quelques billets liés à la dissolution de l'association La Marmite aux idées, qui avait donné naissance au blog Vibrations Migratoires, et à la continuation sur d'autres blogs du travail entamé.

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Passeurs d'hospitalités

1er février – 19 mai 2014 : Dialogue ou poursuite de la même politique ?

La question des squats cristallise de nombreux enjeux. Des militant-e-s prennent le risque d’en ouvrir en donnant leur identité, ce qui permet le déclenchement d’une procédure juridique contradictoire et donne une visibilité sur les délais d’expulsion. Après l’appel à la délation lancé par la maire de Calais, c’est le groupe d’extrême-droite Sauvons Calais qui assiège un squat ouvert dans un commune voisine, sous les yeux de la police qui a consigne de ne pas intervenir. Le dialogue qui semble se mettre en place entre l’État et les associations se concrétise par un processus qui va conduire à la reprise par une association d’insertion d’un squat ouvert par des militant-e-s. Il consiste aussi en des réunions techniques qui paraissent sur cette période courte s’orienter vers une régularité et devoir déboucher sur des améliorations des conditions de vie et de l’accès aux droits, probablement de manière plus facile là où les municipalités sont prêtes à s’engager sur cette voie, c’est-à-dire en dehors de Calais. Mais à côté de ce processus la violence quotidienne reste à son niveau ordinaire, et les évacuations de squats et de campements sans solution de relogement continuent. La création de Calais Ouverture et Humanité, en réponse à Sauvons Calais, amène de nouvelles personnes à s’engager dans des actions de solidarité. Ces nouvelles personnes commencent à venir à la rencontre des exilé-e-s dans leurs lieux de vie.

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15 mai – 21 août 2014 : Retour aux expulsions et résistances

Rompant le dialogue engagé, le préfet du Pas-de-Calais annonce le 21 mai l’évacuation de trois campements d’exilé-e-s du centre-ville, qui aura lieu le 28 mai. Cela entraîne une dispersion des campements à la périphérie de la ville, près des lieux de passage, mais aussi l’occupation militante par des exilé-e-s du lieu aménagé pour la distribution des repas, en centre-ville, avec des assemblées générales, l’élaboration de revendications, l’organisation de manifestations, puis quand le mouvement retombe une grève de la faim. Le lieu de distribution des repas est évacué le 2 juillet ainsi que trois squats du centre-ville. En réponse, une manifestation inter-associative se termine par l’ouverture d’un grand squat en centre-ville, l’occupation Galou. Le mouvement d’aller à la rencontre des exilé-e-s dans les lieux de vie s’amplifie et se généralise à l’ensemble du tissu associatif, suscitant une nouvelle dynamique de rencontre humaine, de renouvellement des formes de solidarité et d’action militante. L’augmentation du nombre d’exilé-e-s entraîne à Calais des tensions autour des lieux de passage et l’apparition de nouvelles techniques, sans passeurs et basées sur le nombre, tandis que de nouveaux lieux de passage apparaissent sur le littoral ou en amont près des parkings autoroutiers, en France et Belgique.

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22 août 2014 – 31 mars 2015 : De l’annonce du Centre Jules Ferry à la création du bidonville

À la veille de la rentrée 2014, la maire de Calais annonce la création d’un centre d’hébergement de 400 places dans les locaux d’un centre de vacances à l’écart de la ville. Le ministre de l’intérieur doit rectifié qu’il s’agit seulement d’un centre de jour. Les mois qui suivent sont faits de tractations et de manœuvres en coulisses, de jeux médiatiques et d’une situation qui en apparence ne change pas. À l’automne, un mouvement anti-migrants de deuxième génération voit le jour. Il est impulsé par le syndicat Unité SGP Police Force Ouvrière, qui agrège des commençants, des tenanciers de bars, des chasseurs, et se présente comme Sauvons Calais un an plutôt comme l’expression du « ras-le-bol » des Calaisiens. Cette fois les médias suivent et viennent enquêter sur ce « ras-le-bol », qui s’invite au 20 heure. Le traitement médiatique de la situation des exilé-e-s passe d’une dominante compassionnelle à un discours centré sur le danger et le trop grand nombre. Les choses s’accélèrent lorsque la préfète du Pas-de-Calais donne aux exilé-e-s jusqu’au 31 mars pour quitter leurs squats et campements et s’installer sur un terrain vague à côté du centre Jules Ferry. Les exilé-e-s sont réticent-e-s, mais certaines associations interviennent pour désamorcer les résistances et déménager sur place les personnes intimidées par les menaces policières. Quelques mille cinq cents personnes quittent ainsi leur lieux de vie précaires pour ce terrain isolé où il n’y a rien, dans mouvement d’auto-expulsion assisté par des associations. Celles-ci demandaient un terrain d’où les exilé-e-s ne soient pas expulsé-e-s, et où il serait possible de viabiliser les conditions de vie. Elles ont vu dans l’annonce par la préfète que les exilé-e-s seraient « toléré-e-s » à côté du centre Jules Ferry la satisfaction de leur demande.

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1er avril – 20 septembre 2015 : L’installation du bidonville

Si la plupart des exilé-e-s sont venu-e-s sous la pression s’installer sur le terrain à proximité du centre Jules Ferry, de petits groupes sont restés dans les lieux existant en ville. Ces squats et campements ont été évacués en deux vagues, à la fin du printemps et le 20 septembre 2015, achevant la concentration de tout-e-s les exilé-e-s sur un seul site. L’enthousiasme bâtisseur de certain-e-s responsables d’associations s’est vite trouvé confronté au nombre de personne se trouvant sur un site sans eau, sanitaires ou ramassage des déchets. Face à cette situation critique, quatre ONG internationales montent une opération conjointe pendant l’été comme celles mises en place dans les situations de crise dans le Tiers-Monde. La médiatisation de la situation des exilé-e-s des portes de l’Europe à celles du Royaume-Uni font venir de manière non coordonnée des bénévoles de toute la France et de différents pays d’Europe, notamment le Royaume-Uni et la Belgique. Du côté des pouvoirs publics, la mairie fait édifier une butte de terre à l’est du bidonville qui s’installe, l’État des grilles surmontées de barbelés à l’ouest le long de la rocade portuaire, financées par le gouvernement britannique. Le campement du début s’organise, avec l’apparition de boutiques, de coiffeurs, de restaurants, de lieux de culte, d’un dispensaire, de cuisines collectives, d’écoles, de lieux d’activités.

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21 septembre 2015 – 27 février 2016 : L’État contraint à réagir

Le jour de la destruction des derniers campements du centre-ville est aussi celui de la première destruction partielle du bidonville, encore à ses marges. Dès le lendemain, la police le bombarde à la grenade lacrymogène depuis la rocade portuaire. La présence policière autour du bidonville s’accentue et la violence augmente. Mais il est devenu impossible pour l’État de cacher l’augmentation du nombre d’exilé-e-s présent-e-s sur le site et les conditions de vie indignes, tandis qu’augmentent la pression médiatique et la mobilisation d’associations, de personnalités, de volontaires. Le ministre de l’intérieur lance le 21 octobre une action en trois points : des rafles quotidiennes de cinquante personnes qui sont envoyées par avion dans des centres de rétention éloignés, ce qui se continuera jusqu’à la fin du mois de décembre ; l’ouverture loin de Calais de centres accueillant les personnes volontaires pour quitter Calais, sans qu’elles n’aient au préalable à demander l’asile ; le ministre promet que les demandes d’asile des personnes qui relèveraient de la procédure Dublin seront examinées par les autorités françaises, promesse qui sera tenue de manière variable et sera un enjeu de rapport de force avec les associations ; la construction sur le site du bidonville d’un camp de tentes, qui deviendra camp de containers, de capacité insuffisante. En parallèle des associations saisissent la justice et obtiennent un minimum de conditions d’hygiènes (toilettes, points d’eau, ramassage des ordures, accès pompiers, recensement des mineur-e-s). Deux nouvelles destructions partielles du bidonville ont lieu, l’une pour installer le camp de containers, l’autre créant un no man’s land de cent mètres de profondeur au sud et à l’ouest du bidonville, pour faciliter les opérations de police. La présence policière est renforcée aux alentours du bidonville et sur la rocade portuaire. Des groupes d’extrême-droites opèrent la nuit au côté des CRS, tandis que dans des endroits isolés des exilés sont agressés et parfois laissés pour morts.

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12 février – 26 mars 2016 : La destruction de la partie sud du bidonville

Une fois achetée la participation de certaines associations au déplacement des exilé-e-s vers le site du bidonville avec la promesse qu’ils et elles seraient « toléré-e-s » dans ce lieu, la position des autorités a été que le bidonville allait être détruit. Dans le même temps, il ajoutait à la plate-forme de services de jour et au lieu d’hébergement des femmes et enfants, dans l’enceinte du centre Jules Ferry, il ajoutait un camp de container sur le site du bidonville, et missionnait une association pour organiser une forme de cogestion du bidonville avec des délégué-e-s des habitant-e-s et des associations, en lien avec les pouvoirs publics. C’est dans cet entre-deux que la préfète du Pas-de-Calais annonce le 12 février 2016 la destruction prochaine de la partie sud du bidonville. Cette annonce déclenche de multiples protestations du monde associatif et intellectuel, et un recours en justice qui n’aboutira qu’à la sauvegarde des « lieux de vie », qui seront interprétés comme étant les lieux de culte et les lieux d’activités associatives. La destruction commencée, les habitant-e-s et les associations se diviseront entre résister, témoigner, documenter, ce qui se traduira aussi bien par l’incendie des cabanes destinées à la destruction que par une grève de la faim ; et négocier la possibilité de démonter un maximum d’abris pour les remonter dans la zone nord, pour l’instant préservée. Face aux oppositions, le gouvernement n’a pas réussi à contrôler l’image de son action et à en cacher la violence.

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13 mars – 20 octobre 2016 : Le plus grand bidonville de France

Malgré les destructions successives, la population du bidonville continue d’augmenter, sur une surface plus réduite. Les autorités tentent encore de contenir la situation en augmentant la pression. Après un incendie qui détruit une partie du bidonville la préfecture interdit l’accès à tous matériaux pouvant servir à reconstruire des cabanes. Les personnes nouvelles arrivantes doivent donc s’abriter sous des tentes. Une procédure est également engagée pour détruire les magasins et restaurants, qui n’aboutira qu’à une fermeture partiellement respectée. Le bidonville n’en continue pas moins à être un lieu fortement médiatisé, attirant des personnes d’horizons divers, volontaires, artistes, chercheur-se-s et étudiant-e-s, curieux… Plus largement, la dispersion des exilé-e-s s’est accrue à la frontière britannique, dans les ports de Bilbao à Cuxhaven, et à l’intérieur des terres, en amont le long des autoroutes conduisant au littoral. Côté français, la répression et les destructions de campement se multiplient hors de Calais.

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29 août – 7 novembre 2016 : La destruction du bidonville

À la fin du mois d’août 2016, rien ne laisse prévoir que la destruction du bidonville soit prévue dans un futur proche. Des enseignant-e-s doivent être affecté-e-s au centre Jules Ferry à la rencontrée pour un succédané de scolarisation des enfants, un lieu d’accueil des mineurs isolés étrangers doit y ouvrir en novembre. Les choses s’accélèrent lorsque le Figaro fait sa une sur le nombre réel d’habitant-e-s du bidonville, puis que des acteurs économiques et sociaux comme le syndicat Unité SGP Police Force Ouvrière annonce un blocage de l’autoroute le 5 septembre. Si le ministre de l’intérieur qui se rend immédiatement sur place reste flou, le Figaro révèle rapidement le plan gouvernemental visant à mobiliser des milliers de places d’hébergement dans toute la France. La proximité de l’élection présidentielle de 2017 rend l’opération délicate à gérer médiatiquement. Pour désamorcer les oppositions, le gouvernement obtient, comme au moment de l’évacuation des exilé-e-s vers le site de ce qui allait devenir le bidonville, le consentement de certaines associations. C’est le président du Secours catholique de Meurthe-et-Moselle qui annoncera les dates des opérations d’expulsion aux médias régionaux – les positions des différentes associations évolueront néanmoins au fur et à mesure que se préciseront les conditions de l’expulsion. Les dispositions de l’état d’urgence sont mobilisées pour contrôler l’accès au bidonville et à ses environs. Dans ces conditions, l’expulsion sera un succès médiatique pour le gouvernement, les violences et les violations des droits passeront relativement inaperçues. Le bidonville est entièrement détruit, le camp de containers fermé, puis démonté, le centre Jules Ferry fermé également. Le bureau d’enregistrement des demandes d’asile à la sous-préfecture de Calais ferme aussi.

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8 novembre 2016 – 21 juin 2017 : La politique de la terre brûlée

Le dispersion des exilé-e-s entraîne la dispersion des solidarités et des luttes, notamment face aux violations des droits. Les mineur-e-s en particulier, auxquel-le-s les autorités ont fait croire qu’ils et elles pourraient aller au Royaume-Uni, mènent des actions revendicatives dans différents centres. Dispersé-e-s sur tout le territoire hors de toute mesure de protection et de tout cadre légal, sans information sur leurs droits, une minorité sera acceptée par les autorités britanniques, tandis que la très grande majorité disparaîtra sans que les autorités françaises s’en inquiètent. Comme après la fermeture du centre de Sangatte en 2002, les exilé-e-s ne sont plus sensé-e-s exister dans le Calaisis avec la destruction du bidonville. Une traque policière particulièrement dure se met en place dans la durée, avec la destruction systématique des tentes et abris, le repérage des squats pour les fermer dès leur ouverture, des opérations nocturnes avec violences physiques, gazages, destruction des effets personnels, arrestations. La pression s’accroît également sur les activités des associations, douches, distributions de nourriture, documentation des exactions policières.

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