Dans sa tribune de Mediapart du 23 avril, « Une morale laïque pour toutes et tous », Jean Baubérot exprime son soutien enthousiaste au projet du ministre de l’éducation nationale Vincent Peillon, présenté en grande pompe le jour précédent, sans qu’on sache en quoi il consiste exactement (son contenu sera fixé par le Conseil national des programmes, encore embryonnaire, avant la rentrée de 2015, si tout va bien).
Le 23 juin, Nicolas Sarkozy clôturera, par un discours officiel, le débat public relatif à la révision des lois de bioéthique de 2004.Il donnera son avis sur des sujets qui divisent comme la légalisation de la gestation pour autrui, l’ouverture aux gays, aux lesbiennes et aux célibataires de l’assistance médicale à la procréation, l’autorisation de recherches sur les embryons, la gratuité etl’anonymat du don de sperme et les conditions de la greffe d’organes.
En présentant des arguments en faveur de la libéralisation de la législation relative à la fin de vie dans un billet précédent de Mediapart, je savais bien qu’ils risqueraient de sembler détachés des réalités et de heurter les témoins les plus directs de la souffrance physique et des angoisses personnelles des mourants.
La loi Léonetti de 2005 a instauré une sorte de droit au « laisser mourir ». Elle limite l’acharnement thérapeutique. Elle admet qu’on puisse provoquer la mort comme effet indirect dans certaines conditions assez clairement définies: maladie incurable, souffrances intenses, consentement personnel ou par délégation, etc. Elle continue cependant d’exclure toute « aide active à mourir »,