Pour justifier le retrait des subventions et autres soutiens des pouvoirs publics aux associations, l’argument de leur « politisation » devient de plus en plus courant. Dans le tournant autoritaire actuel, l’injonction à la « neutralité politique » est en fait une arme de neutralisation politique des associations, soit de leur capacité à lutter pour la dignité humaine et à protéger la démocratie.
L'époque est marquée par une remise en cause inquiétante des libertés associatives, passant notamment par les financements publics. Plus que jamais, des moyens doivent être trouvés pour financer les organisations citoyennes afin de leur redonner du temps et de la légitimité. Pour cela, il faudra mobiliser la philanthropie mais aussi réinventer des modes de financement « par le bas ».
L’affaire du Fonds Marianne ; les déclarations de Gérald Darmanin et Élisabeth Borne sur la Ligue des Droits de l’homme ; la demande de retrait des subventions à Alternatiba… tous ces événements conduisent vers un même questionnement sur le sens politique de la subvention : celle-ci est-elle nécessairement une forme de soutien politique, que ce soit des pouvoirs publics envers les associations ou vice versa ?