Alors que Maurice et la Grande-Bretagne sont parvenus à un accord concernant la souveraineté des îles Chagos, le poète et photographe Umar Timol croise les mémoires des Chagossiens et des Palestiniens arrachés à leurs terres.
(1) Euphorie : On a eu le sentiment, le 11 novembre 2024, dans les rues de Maurice, devenues des ruches humaines, pleines des osmoses de couleurs mélangées, d’une véritable déferlante : celle d’une bouffée de liberté dans nos imaginaires angoissés, celle du déploiement d’un monde de possibles ou encore celle de la promesse d’une autre île Maurice, guérie de ses plaies.
J'aimerais pouvoir écrire un texte bien construit, argumenté, une mise en lumière rationnelle et systématique de cet abîme au seuil de nos âmes : le génocide des Palestiniens. Ce type de texte est plus que jamais nécessaire.
Oyez ! Oyez ! Citoyens du Sud, les temps nouveaux sont arrivés, les temps de la nouvelle mission civilisatrice. Nous devons, en effet, civiliser nos frères et sœurs occidentaux. Cette mission choquera plus d'un : n'est-ce pas aux Occidentaux de nous civiliser, de nous apporter les lumières de la science, de la technologie, de la démocratie et de la liberté ?
Le corps humain récuse les limites, il est désirant, car enraciné dans la similitude du sang. Tout corps est ainsi potentiellement le sujet de désir de l'autre. Hors de toutes les injonctions, pulse l'appétence du pareil, et ce désir est subversif car il sape les fondements du désordre du monde.
Bientôt, il fera nuit. La résonance du monde s'atténue graduellement. Il est temps de dormir. D'oublier. Bienheureux sont ceux qui peuvent s'enliser dans ce sommeil qui accorde l'oubli.
On aime à imaginer que l'écrivain est une figure romantique, hantée par le souffle créateur, par le souci de la subversion et de l'authenticité, qu'il fabrique des mots et des livres hors du temps et des prérogatives sociétales. Il est un être pur, un survivant artistique en ces heures sombres de la médiocrité et du conformisme.