On a bien sûr perdu, il y a longtemps de cela, nos illusions sur ce que vous êtes. Il demeure néanmoins les reliques de la nostalgie. Vos valeurs, votre langue, la liberté que vous professez, votre ambition prométhéenne.
Reem, you are not dead. You are in another world as peaceful as your dreams, gentle as your eyes, with thousands other Palestinian children, killed by monsters.
Nous savons tous, à divers degrés, le caractère irréel de la vie. Elle ne cesse d'ailleurs de nous surprendre, avec ses incongruités, ses tours et détours, ses excès, ses folies.
Tu n'es pas morte, Reem. Tu es dans un autre lieu, paisible, comme tes rêves, doux, comme tes yeux, avec des milliers d'enfants palestiniens, assassinés par des monstres.
Des images qui dépassent l'entendement. Un Palestinien, dont le frère vient de mourir, massacré par une bombe israélienne, exprime sa foi inconditionnelle en Dieu. Il dit, il crie que son frère est désormais un martyr et qu'il est au paradis
Il y a des écrivains qui évoluent en dehors du champ politique. C'est un non-sens évidemment, car on ne peut échapper à la politique, que l'on veuille ou non.
Ce moment est important. Fondamental. Il faut s'arrêter. Taire le bruit en soi. Taire l'inutile. Habiter le silence. Pour pouvoir dire. Tout simplement. Utiliser les mots simples. Pas lieu de tergiverser. Aller à l'essentiel. Au lieu de la vérité.
L'Amérindien génocidé et le Palestinien génocidé sont frères, réunis sur l'autel du sacrifice colonial, déshumanisés, objectifiés, martyrisés pour que les puissants puissent dominer, terroriser, pour qu'ils puissent être.