À Gaza, la mort continue, mais en Occident, la presse fait ses gros titre sur les « scènes de liesse ». Ce retournement de la perception dans un massacre encore fumant signe la perte de toute mesure morale et intellectuelle d’une presse qui ne décrit plus mais corrige le réel pour le rendre supportable. C'est une énième injure faite à la Palestine et aux Palestiniens.
Les États-Unis, acteurs centraux du génocide à Gaza, prétendent désormais imposer la paix selon leurs propres conditions : la négation du droit international, l’affirmation de l’ordre colonial et la souveraineté d’impunité – en vue d’autres crimes en cours et à venir.
Le massacre à Gaza ne suscite plus l’effroi mais l’adhésion : une part du monde occidental y trouve sa jouissance. Cette satisfaction est le produit d’une collusion entre néolibéralisme gestionnaire, droites identitaires et médias serviles. Le sadisme est devenu principe politique, la libido collective s’est fixée sur la mort.
Poème inédit de Samer Abu Hawwash, traduit de l’arabe par Kadhim Jihad Hassan, publié dans le numéro d’automne 2025 de la revue K. (Grandeur de Mahmoud Darwish, p. 243-245).
Alors que la destruction de Gaza a lieu sous nos yeux, la revue K consacre un numéro multilingue à Mahmoud Darwish et traite Gaza comme objet d’enquête plutôt que de commémoration.
Analyses (histoire, philosophie), arts visuels et poètes palestiniens traduits s’y croisent pour établir un état des lieux opposable et un cadre commun de description.