Le blog de Yves Romain

« Nous tenons le monde pour responsable de ce qui se passe et nous demandons des comptes pour nos souffrances (...) Il est inacceptable que personne n'intervienne alors que nous sommes attaqués et que le monde reste silencieux. » Husam Abu Safiya, directeur de l’hôpital Kamal Adwan. Qui parmi les responsables européens pour demander l’arrêt de ce carnage génocidaire ?

Reporters sans frontières est aux côtés des médias et des journalistes indépendants qui contestent le discours du gouvernement israélien et se sentent de plus en plus isolés, sous la pression de la guerre de Gaza et de l'offensive législative du Premier ministre Netanyahou, visant à créer un monopole de l'information déformée, illibérale et pro-gouvernementale.

À Gaza la mort n’est plus la pire des choses. Elle est un soulagement vers un monde où l’on ne souffre plus. Naître c’est déjà faire face à des conditions de vie impossibles : la faim, le manque d’eau, les maladies infectieuses. À Gaza il n’y a plus d’espoir à l’horizon. Le Liban, la Syrie, ont détourné l’attention. Quelqu’un entend-il l’appel à l’aide ? Jack Khoury, Haaretz...

Le corridor de Netzarim : une zone d’exécution et de non-droit qui n’existe pas vraiment. Vous y mettez les pieds vous êtes abattus ; vous étiez civil vous en sortez terroriste. Les commandants d’unités y font la loi et les exécutants sont absouts. L’impunité d’un général de brigade : « tout le monde est un terroriste ». Des officiers, des soldats ont témoigné à Haaretz…

« Il ne fait plus aucun doute qu'Israël procède à un nettoyage ethnique (…) lorsque la Cour internationale de justice devra décider si Israël a commis un génocide, elle se concentrera sur le nord de la bande de Gaza, comme elle l'a fait à l'époque pour Srebrenica (…) Israël s'est embourbé dans son deuil et son désastre et est devenu totalement aveugle. » Gideon Levy, Haaretz…

Plus d’un million de documents démontrent de manière irréfutable la responsabilité de Bachar al-Assad dans son effroyable entreprise criminelle. Depuis treize ans un avocat canadien, enquêteur sur les crimes de guerre et une équipe de Syriens sur le terrain ont rassemblé les preuves en dépit des risques. Le régime documentait tout. Comme les nazis. Là, les preuves sont numérisées.

Majdal Shams c’est cette ville druze au nord du Golan. En juillet, douze enfants ont été tués sur un terrain de football par un missile du Hezbollah pense-t-on. C’est un territoire syrien occupé par les Israéliens et les habitants se considèrent Syriens. Aussi ils ont célébré le renversement du régime Assad. Gideon Levy s’y est rendu. Il raconte les contradictions et les secrets de Majdal Shams.

La liesse est de mise face à l’écroulement des cinquante ans de règne féroce du clan Assad ; devant les horreurs commises par le « boucher de Damas ». Les portes des geôles se sont ouvertes. Pas de raison de se priver. Des inquiétudes cependant. La chute du régime syrien ne favorisera-t-elle pas l’expansionisme d’Israël ? Nagham Zbeedat, Haaretz…

« Bearing Witness to the Israel-Gaza War ». Une plongée dans l’ignominie de ce XXIe siècle ; un acte d’accusation qui fera date ; des milliers de sources ; un acte de résistance. « Il est important pour moi de tendre un miroir, il est important pour moi que ces choses soient connues. C'est ma forme de résistance. » Lee Mordechai, historien, à l'université hébraïque de Jérusalem.

Les médias traditionnels israéliens ne montrent que les souffrances à la suite du 7-Octobre mais rien sur l’ampleur des atrocités à Gaza. Les israélien.nes ne sauraient rien ? Des études montrent qu’une majorité obtient des informations concrètes sur les réseaux sociaux. Alors pourquoi malgré cela le refus de faire face à la réalité ? Une excuse ? Dahlia Scheindlin, Haaretz.