Avec nos gueules pleines de mots et nos langues bien pendues, rugissons-nous ! Avec liberté et poésie, avec toutes les couleurs qui nous composent, que nos voix s’étalent sur les murs et les décorent1…
de nos éclats.
Parce que la réinvention du monde passe d’abord par les mots, ceux que nous choisissons d’exprimer et ceux que nous taisons, nous détenons entre nos lèvres et sur le bout de nos langues, sur le bout de nos doigts qui écrivent, un pouvoir immense.
Parce que tout ce que nous créons prend forme en pensée avant de naitre dans la matière, l’étape du rêve est indispensable. De quoi sont fait nos rêves ? Nous autorisons-nous seulement à rêver ? Au cœur de la tempête, le rêve est cette lueur qui nous aide à garder le cap, qui nous rappelle l’existence de la terre ferme et de l’horizon infini. Le monde dans lequel nous nous mouvons chaque jour est fait des milliards et des milliards de rêves de tou.te.s celleux qui nous ont précédé.e.s. Et des nôtres aussi.
Rêver, c’est réinventer le monde.
Pardon, mais je crois qu'il est urgent de changer de discours ; c'est une question de survie. Ces discours mêmes sont les outils de notre domination, que nous nous répétons de quinquennat en quinquennat, d'élections en élections, et qui font perdurer la croyance que notre seul espoir de salut serait de remettre aux mains de celleux qui nous gouvernent le pouvoir de nous guider vers la rédemption.
Par Zaëlle Noyoub
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J'ai suivi les dernières présidentielles d'un œil distrait, agacé, avec quelques remontées amères. Élections empêtrées de crises, l'une se superposant à l'autre à coup de gros titres, de punchlines bien juteuses et de médias monomaniaques, promettant encore des luttes nombreuses à mener sur tous les fronts à la fois : j'avoue que le cœur n'y était pas.
Parce que même en ces temps de fêtes, même au cœur de l'hiver, dans le froid, dans le gel, sur une mer tourmentée et au milieu des montagnes blanchies par la neige, au moment même où j'écris ces lignes, des femmes, des hommes et des enfants sont en exil. Ils fuient un pays qui s'enflamme. Ils risquent la mort pour oser la vie. Ils méritent au moins de ne pas être oubliés.
Par Zaëlle Noyoub
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Vaccin, antivax, cinquième vague et bientôt Noël... Comme cadeau, moi, je voudrais qu'on regarde un peu les choses en face, qu'on les remette en perspective. Je ne suis pas vaccinée et je ne suis pas une terroriste.
Par Zaëlle Noyoub
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Que répondre à cette question si souvent formulée ? Qu'est-ce qu'elle me demande, en vrai ? Pourquoi le « qu'est-ce que tu fais dans la vie ? » est le plus souvent suivi d'une réponse qui commence par « je suis... » ? Est-ce que je suis ce que je fais ? Ai-je le droit de me définir autrement ?
Si l'essentiel devient à nos yeux privilège, il devient alors facile de concevoir l'inacceptable comme norme ; vivre devient un avantage quand la survie est faite loi.