Après le discours de Macron: le retard se poursuit, n'attendez pas le 11 mai pour sortir masqués
Au delà du ton et d'une esquisse d'autocritique, les points importants de l'allocution concernent le futur et d'abord le futur immédiat.
Le confinement est donc maintenu pendant un mois mais un point reste très obscur: le port du masque DES MAINTENANT. Pourquoi faudrait-il attendre, alors qu'on cherche à réduire les contaminations?
Or les " docteurs" Castaner et Sibeth N'Diaye ont tous les deux déclaré publiquement que l'utilité du port du masque n'était pas prouvée médicalement. On sait bien qu'ils étaient ainsi chargés de minimiser la carence gouvernementale en la matière mais le plus grave est qu'ils incitent ainsi le grand public à la désinvolture.
Ils s'opposent frontalement aux bases élémentaires de la protection mais également aux recommandations de l'Académie de médecine et de l'OMS. Quoiqu’on pense de ces deux institutions, elles ont certainement plus de légitimité et d'expérience que le duo ministériel ci-dessus. Leurs déclarations entraînent d'ailleurs des conséquences calamiteuses. Le constat de visu à Paris est celui d'un moindre port du masque dans la rue ou dans les transports en commun ou encore d'un port relâché et négligent, avec un masque qui pendouille et ne protège de rien.
Nous le répétons donc: sortez masqués ( pour ceux et celles qui se souviennent du principe "sortez couverts" dans la prévention HIV et autres IST) , y compris avec les masques "alternatifs" réalisés correctement.
En plus de la barrière physique qu'il constitue, le masque exprime aussi la volonté de se protéger et de protéger les autres. C'est un rappel collectif utile.
Mais il ne doit pas créer d'illusion par rapport au confinement et aux autres gestes-barrière, notamment la distance de un mètre à maintenir entre deux personnes. Ce dernier geste est souvent négligé, alors qu'il constitue une protection envers la transmission par les gouttelettes ou la l'air exhalé.
N'hésitez pas à vous déplacer afin d'éviter des personnes qui ne respectent pas la distance, notamment dans la rue, au travail ou dans des commerces.
L'autre aspect crucial concerne la reprise des activités scolaires le 11 mai.
Il faut rappeler que cette question a donné lieu à un des cafouillages les plus graves de la crise puisque le 12 mars au matin Blanquer déclare : « Nous n’avons jamais envisagé la fermeture totale des écoles. »
Le même soir dans sa déclaration télévisée, Macron parle de « la plus grave crise sanitaire depuis un siècle ». Il décrète la fermeture immédiate des crèches, écoles, collèges, lycées et universités ainsi que les modalités du chômage partiel etc... Il est alors expliqué que les enfants et adolescents, moins touchés par des formes graves, peuvent être des des porteurs asymptomatiques et des vecteurs de transmission.
En revanche, autre cafouillage funeste Macron annonce que le premier tour des élections municipales prévu le 15 mars est maintenu. Selon lui, les scientifiques « considèrent que rien ne s’oppose à ce que les Français, même les plus vulnérables, se rendent aux urnes ».
Ce n'est pourtant pas l’avis du conseil scientifique qui, comme nous l'avons écrit alors, dément avoir pris dans ce sens et précise que « cette décision éminemment politique ne pouvait lui incomber ».
La réouverture des écoles, lycées et collèges reste donc une perspective à argumenter beaucoup plus sérieusement que cela n'a été fait par Macron. Il s'agit d'un part d'en expliquer les motivations: le retour au travail des parents ou "sauver" une année scolaire?
D'autre part et surtout il faut en garantir les conditions sanitaires. Les établissements scolaires sont des lieux de brassage et de promiscuité particulièrement propices à la transmission virale. Les instances chargées de la sécurité des salariés de l’Éducation nationale ont raisons de demander que toute reprise soit conditionnés par des tests généralisés pour les élèves et les personnels. Sinon le risque est grand d'une reprise de l'épidémie.
D’autres points nécessitent des développements dont le report à nouveau d'un plan d'urgence pour les hôpitaux qui devrait pourtant être immédiat, la nécessité d'un effort beaucoup plus intense pour les EHPAD et les personnes âgées, au delà de l’accompagnent en cas de décès, l'absence d'engagement à rejeter les mesures anti-sociales du Medef , approuvées publiquement par la secrétaire d'état à l'économie. Mais comme l'a dit Macron lui-même on ajustera.
En attendant, restons vigilants et solidaires.
Voir nos autres articles sur le Covid19 et ses conséquences:
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