C'est un dessin réalisé en 1913, qu'Egon Schiele a nommé Femme aux bas noirs. Cette femme est allongée face à nous, les jambes un peu ouvertes. Le volant de sa jupe dans une main, elle soulève son jupon et découvre son sexe. Elle détourne légèrement les yeux. Quelques petites touches de couleur contrastent avec les tracés noirs sur la feuille à dessin.
… le genre de bouge avec sa brochette d’habitués qui venaient s’échouer là plutôt que de faire les courses en vue d’un repas du soir auquel ils avaient depuis longtemps renoncés.
Un vieux type libidineux – joué par Larry Clark – lèche et suce les pieds d’un adolescent, et se les frotte sur le visage. Et le vieux bave et jouit de plus en plus à téter ce pied adolescent. Il répète sans cesse « Mon petit garçon, mon petit garçon, mon petit garçon… » La violence diffuse et irregardable de l’inceste se trouve là...
Je pense à ces adolescents, ces adolescentes vivant dans les cités des quartiers populaires, qui m’ont raconté avoir entendu, avoir vécu une fusillade à côté de chez eux, avoir été témoins d’un meurtre hyper violent dans leur quartier, avoir perdu un ami, un frère.
Molloy, le roman de Samuel Beckett, s'ouvre sur ces mots : « Je suis dans la chambre de ma mère. C'est moi qui y vit maintenant. » J'ai pensé à ces deux phrases inaugurales assez terribles, en regardant le dernier film de Xavier Dolan, Mommy.