En réponse au psychodrame délirant provoqué par un fumeur sous l’Arc de triomphe, c’est le texte ravageur de Dalton Trumbo qui vient immédiatement en mémoire. Quelques extraits.
Selon une enquête parue en avril 2024, en France, un jeune sur deux (49 %) juge « acceptable » l’utilisation de l’arme atomique. Quels que soient les biais attachés à cette enquête, les convictions manifestées par une majorité de jeunes sur la chose militaire reflètent d’une certaine façon un imaginaire guerrier en partie façonné par l’enseignement de l’histoire.
Prétendre rassembler toute une jeunesse derrière des exercices militaires et le sang impur qui abreuve les sillons, est-ce bien raisonnable ? La dernière trouvaille de Macron, aussi peu fondée que le SNU (2018) met à mal les droits élémentaires de la personne… surtout quand la personne a moins de 18 ans.
L’école obligatoire à 2 ans en uniforme : deux ans après les émeutes consécutives à la mort de Nahel, c’est l’une des mesures préconisées par le député Jeanbrun dans son plan de « réparation des quartiers ». Si cette idée peut paraître loufoque, elle prend tout son sens dans l’esprit de son instigateur.
Le rapport parlementaire d’enquête sur Bétharram aura au moins eu le mérite de faire sortir de l’ombre la question encore trop souvent occultée de la violence éducative dans les établissements relevant de l’Education nationale. Mais ce rapport ne va pas jusqu’au bout de sa logique.
« Oser un big bang de l’Education nationale […] il est plus que temps d’engager des changements en profondeur et de changer de vision. » Dans un entretien au Figaro, le sénateur Max Brisson expose ce qui ressemble fort au projet éducatif dudit parti pour les prochaines échéances électorales. Mais il ne suffit pas de ressasser les vieilles rengaines pour changer de vision.
Des élèves de plus en plus violents ? De façon significative, cette rhétorique catastrophiste se réfère plus ou moins implicitement à un ordre scolaire fantasmé, reconstruit à partir de l’image d’un passé idyllique qu’il suffirait de restaurer, une image pourtant démentie par la quasi-totalité des témoignages directs laissés par l’école des siècles passés.
« …française d’origine juive, je ne ressens en moi aucune affectivité irrationnelle ni indulgence confinant à la cécité à l’égard d’Israël. J’exige le droit de me réclamer d’une origine juive et de voir en Israël un état parmi les autres… »
Devant la commission d’enquête Bétharram, en assimilant la gifle à un simple « geste éducatif », Bayrou – approuvé par toute une partie de la classe politique – a donné une légitimité inattendue à une violence éducative toujours très présente dans les fantasmes et les programmes politiques.
Le très fantaisiste rapport sur les Frères musulmans d’un ministre en campagne électorale sur les terres de l’extrême-droite pousse toujours plus loin ce qui ne peut plus se cacher comme une forme de persécution officielle, systémique, de toute une partie de la population française.