Avec sa proposition de loi sur la justice des mineurs, Attal se réfère aux mêmes principes que ceux dont il a usé et abusé comme ministre de l’Éducation nationale : surveiller et punir. Des principes mis au service de sa propre carrière politique.
Entre mémoire collective et histoire, l’objectif affiché par l’Éducation nationale à l’occasion du 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, légitime quand il s’agit de faire connaître une tragédie du passé, est beaucoup plus ambigu lorsqu’il se voit chargé d’une dimension mémorielle collective empêtrée dans ses contradictions.
En janvier 2015, l’attentat contre Charlie avait trouvé son coupable : l’école, où, selon la malheureuse formule du Premier ministre de l’époque, « on a laissé passer trop de choses… ». Avec l’injonction à être Charlie, l’école tombait dans un piège d'où, dix ans plus tard, elle ne s’est pas relevée. De Charlie à la révolution conservatrice de Blanquer, il n'y avait que deux ans...
En janvier 2015, l’attentat contre Charlie avait trouvé son coupable : l’école, où, selon la malheureuse formule du Premier ministre de l’époque, « on a laissé passer trop de choses… ». Avec l’injonction à être Charlie, l’école tombait dans un piège d'où, dix ans plus tard, elle ne s’est pas relevée.
Pour apprécier à sa juste valeur la condamnation d’un président-délinquant, il faut remonter une vingtaine d’années en arrière, plus précisément à une époque où, ministre de l’Intérieur, Sarkozy construisait sa carrière sur la dénonciation des mineurs délinquants.
Dans quelques jours, un sixième ministre de l’Éducation nationale depuis deux ans. Une situation ubuesque qui remet en question la capacité du nouveau ministre à tenir sa place, sa légitimité également et, inévitablement, qui interroge sur la nature du service public d’éducation et sa relation avec le pouvoir politique.
Marc Bloch au Panthéon ? Si seulement cette récupération post mortem de l’historien pouvait contribuer à donner corps à ses réflexions sur le système éducatif, ce ne serait pas son moindre mérite. Encore faudrait-il que le maître d’œuvre de la panthéonisation l’ait lu, ce dont on doute sérieusement…
L’acte II du « choc des savoirs » (sic) lancé par Genetet reprend in extenso le programme annoncé il y a un an par Attal. Un an plus tard et un scrutin législatif perdu, la ministre en titre reprend à son compte sans scrupules et comme si de rien n’était tous les éléments d’une brutale révolution conservatrice que la simple logique démocratique devait enterrer.
L’hommage aux morts dérivant vers un hommage à la guerre par la magie des programmes et des commémorations scolaires : ce 11 novembre ne déroge pas aux (mauvaises) habitudes d’une Education nationale plus soucieuse de morale patriotique que de vérité historique.
Les assassins présumés de Samuel Paty dans le box d’une cour d’assises ? La sœur de l’enseignant, elle, aurait la fâcheuse tendance de voir des « lâches », des « traitres », des « collabos » un peu partout.