En 1958 a été créé un statut de médecin hospitalier à temps plein pour en finir avec une présence insuffisante des praticiens dans les services car ils privilégiaient leur activité privée dans leur cabinet. Afin de rendre ce nouveau statut attractif, la loi autorisait la possibilité d’une activité libérale à l’hôpital public. Ces mesures pouvaient sembler pertinentes à cette époque pour attirer les médecins vers l’hôpital.
Après les forfaits divers et variés sur les médicaments ou sur les séjours à l’hôpital, sont apparus récemment le forfait de passage aux urgences et ces derniers jours l’augmentation du ticket modérateur pour les transports sanitaires. L’argument du gouvernement pour faire passer la pilule est que l’augmentation serait « neutre » pour les assurés couverts par une complémentaire santé. Il s’agit d’un mensonge qu’il faut dénoncer.
Nous manquons de médecins ce qui entraîne un manque de disponibilité et des difficultés pour obtenir des rendez-vous. Dans ce système libéral reposant sur la liberté d’installation, la nature a horreur du vide. Certains l’ont bien compris, notamment des investisseurs qui considèrent la santé comme une activité marchande. Là aussi, les premiers scandales apparaissent.
Que ce soit Emmanuel Macron ou François Braun, tous deux se répandent en promesses d’amélioration d’accès à notre système de santé. Mais sur le terrain, la politique dictée et mise en œuvre par les agences régionales de santé détruit à petit feu nos hôpitaux et déroule un tapis rouge au secteur privé lucratif.
Les patients qui décèdent sur des brancards dans les services d’urgence s’accumulent. Comment de pas être touché au plus profond de soi-même quand dans son service survient un décès car le manque de personnel n’a pas permis d’assurer une surveillance et des soins optimaux. La catastrophe est déjà là et il y aura d’autres morts qui pourraient être évitées.
La crise que connaît notre système de santé nécessite une rupture avec le vieux modèle de la médecine libérale reposant sur les deux principes de la liberté d’installation et la rémunération à l’acte. Le constat est sans appel. Aujourd’hui, des collectivités locales, toutes tendances politiques confondues, ont mis en œuvre ou ont en projet l’embauche de médecins salariés afin de pouvoir répondre à une population de plus en plus en colère.