Explorer l'urbain par la fiction, et lire autrement le réel. Raconter les hasards de personnages pas si chimériques, dans la métropole moderne où les foules gérées comme des flux glissent et s'ignorent.1
… Tracer les chemins heurtés, qui s'arrêtent, se retournent, font étape, s'accrochent ou transitent. De quartiers en quartiers, sauter les barrières des périphériques, des rocades, des boulevards de ceinture, franchir les frontières des cités dans de courtes nouvelles, qui toutes pensent la ville d'aujourd'hui.
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Nouvelles en ville
À propos de l'édition
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Les pucerons
C'était mon jour. J'avais déroulé le tuyau, vérifié l'étanchéité du ruban adhésif qui, ça et là, obstruait les trous, ouvert le robinet. J'orientai le jet vers le potager où les plants de tomates de Leila n'en pouvaient plus et ses salades se ratatinaient comme de vieilles coquettes. -
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Syntax error
Le nez effleurant la baie vitrée, Monsieur le Ministre de l’Histoire et des Racines laissa son regard errer sur le tapis de toits rougeâtres qui s’éveillait sous lui. Très loin, la ceinture de hauts bâtiments encerclait la ville. Au-delà, c’était les Plaines Sauvages fouettées par le vent et dans lesquelles nul ne s’aventurait depuis des années, tant il circulait de terrifiantes rumeurs. Sous ses yeux, les clochers épars déchiraient délicatement la brume matinale. En contrebas de son poste d’observation, au travers de la nappe cotonneuse, il pouvait deviner l’immense stade qui allait l’accueillir. Il avait toujours préféré ces enceintes populaires dont le confort spartiate lui paraissait plus stimulant pour l’esprit de son auditoire que ces grandes salles tiédes destinées aux conférences. Leur moquette moelleuse et leurs fauteuils confortables n’étaient pour lui qu’une invitation à la paresse. C’était sa manière d’aider le peuple à cultiver l’effort et il regrettait ce procès en rigorisme que l’opinion publique lui faisait parfois. Mais il lui fallait en convenir, de nos jours l'ingratitude des peuples était la rançon à payer pour faire le Bien et s’inscrire dans l’Histoire. -
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Miroir déformé
« L’Homme est le miroir de l’Homme » disent les Turcs. Mais encore faut-il voir pour savoir se servir d'un miroir. -
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PORTE 1