Plein Suds

On appelle cela «mashup» ou «bastard mix»: le fait de mêler deux morceaux, de synchroniser les tempos, de caler les pistes et d'accorder («tuner») les deux sur la même gamme, de préférence en choisissant des genres aussi éloignés que possible (The Strokes vs Christina Aguilera, Missy Eliott vs George Michael, Public Enemy vs Royksopp...).

C'est l'histoire d'un bœuf qui a bien tourné. Aly Keita, balafoniste malien basé à Berlin, qui ne déteste pas confronter ses polyphonies africaines aux musiciens d'autres tradition: Omar Sosa, Rhoda Scott, Paulo Frésu… Olivier Renne, batteur de jazz admirateur de John Coltrane (il a joué avec son pianiste Mal Waldrone, avec le saxophoniste — alto — free Byard Lancaster...).

Vous ne connaissez peut-être pas le nom de Sayon Bamba Camara, mais vous avez peut-être entendu parlé des Amazones de Guinée, groupe né de l'orchestre de la gendarmerie nationale de Guinée Conakry en 1961, à l'époque de Sékou Touré. Pendant des années, cet orchestre a diffusé une musique bien peu militaire (chants de griots mandingues, rumba congolaise) et un message d'émancipation des femmes dans toute l'Afrique de l'ouest. Sayon fut l'une de ses chanteuse, mais refusant de devenir gendarme, elle vint s'installer à Marseille. Elle joue désormais son propre répertoire et se laisse aller, parfois, à chanter Nino Ferrer et Gainsbourg...

Chaque année, après le feu d'artifice du 14 juillet, Les Suds organisent un concert gratuit sur la place de la République, à Arles, avec une programmation un peu plus festive. Cette année, le festival a invité la très énergique dance balkanique de Shantel & Bucovina Club, qui puise son inspiration, comme son nom l'indique, en Bucovine, une région partagée entre la Roumanie et l'Ukraine.

Les ateliers SNCF, ancienne friche industrielle promise à un avenir de cité de l'image (l'architecte Frank Gehry doit concevoir les bâtiments de la fondation Luma dédiée à la photo et à la vidéo) accueillent une nouvelle scène World, plus électro, qui mêle volontiers musique et vidéo, des VJ's (sur le modèle des DJ).

Alfileres De Colores,Diego Carasco au XVe Festival Flamenco Caja (Madrid, 2007).

Guitare flamenca, chants et danses japonais, shamishen, mégaphone et bongos, et tablas, et cymbales, Syl Nuvaanu fusionne les musiques du monde sans s'embarasser des codes et des traditions. Extraits 

Si le mot « tango » évoque pour vous de laborieux cours de danse de salon entre deux plantes en pot quasi-fossilisées sur le parquet d'une arrière-salle des fêtes de mairie, ou pire encore, une improbable boisson panachée de limonade et de grenadine trop sucrées, oubliez tout ce que vous en savez.